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Second tour: la CGT campe sur sa position

La CGT et la CFDT ne sont pas exactement sur la même ligne

La CGT et la CFDT ne sont pas exactement sur la même ligne - AFP Bertrand Guay

Le secrétaire général Philippe Martinez appelle à ne pas s'abstenir et à aller voter contre Marine Le Pen, sans appeler explicitement à voter pour Emmanuel Macron.

Voter contre le Front national sans appeler explicitement à voter pour Emmanuel Macron. Telle est la position de la CGT depuis le premier tour, que son secrétaire général Philippe Martinez réitère dans le Parisien ce dimanche 30 avril.

"Un plus grand mal de tête dans cinq ans"

"La CGT demande de voter contre le Front national", répète-t-il. Il exclut l'abstention: "'il faut aller voter, c'est clair". Pour lui, "c'est une position claire! Si le FN n'a aucune voix, ils ne seront pas élus".

Si la CGT n'appelle pas explicitement à voter pour le candidat d'En marche!, c'est en raison d'"une analyse critique des politiques qui ont été menées depuis quinze ans et des alternatives sociales".

Pour Philippe Martinez, "tout le monde doit tirer la leçon de 2002, des déceptions, des promesses non tenues, du chômage, de la détresse sociale, des politiques d'austérité. Comment se fait-il que, quinze ans après, on se retrouve dans la même situation? C'est un échec de la classe politique. Si on ne corrige pas ça, dans cinq ans on va se réveiller avec un plus grand mal de tête qu'aujourd'hui".

Il ajoute: "Il faut que les politiques se posent des questions, Emmanuel Macron en tête. Comment François Hollande peut-il se permettre de faire la pub de son bilan et de faire après la leçon aux électeurs? Il ne suffit pas de dire que ce sont des imbéciles qui ne comprennent rien. Pourquoi ils en arrivent là? Quand on prend la carte de France et que l'on regarde où le FN fait le plus de voix, c'est quand même sur des friches industrielles, des endroits où les services publics sont en retrait. Ce n'est pas en continuant la même politique qu'on va se sortir des mains du Front national".

Divergences avec la CFDT

D'où "une différence d'appréciation de fond sur l'analyse" de la percée du FN avec la CFDT, qui "considère que ces questions-là, on les verra après".

Philippe Martinez accuse le FN "d'usurper les slogans [de la CGT]. Dans l'arrière-boutique, c'est autre chose. Le Front national n'est pas un parti comme les autres, contrairement à la banalisation que certains tentent d'alimenter. C'est un parti raciste, révisionniste, autoritaire qui remet en cause les libertés individuelles et collectives. Un parti anti-femmes, qui est contre l'interruption volontaire de grossesse et pour qu'elles restent à la maison. Le FN dit vouloir le bonheur de tout le monde sauf les femmes, les immigrés, les jeunes, les chômeurs, les retraités! C'est aussi un parti libéral".

J. H.