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Economie et Social

Sécurité sociale: Macron et Fillon livrent leurs pistes d'économies

Cinq candidats à l'élection présidentielle ont défilé ce mardi 21 février au Palais Brogniart pour présenter leur programme en matière de santé. Emmanuel Macron et François Fillon ont présenté des pistes d'économies pour la Sécu, Benoît Hamon a évoqué une réforme du mode de financement des hôpitaux.

Les prétendants à l'Élysée ont passé leur grand oral sur la santé ce mardi 21 février. Les candidats à la présidentielle se sont ainsi succédé au Palais Brongniart pour exposer leurs mesures lors de cet événement organisé par la Mutualité française. L'occasion, pour certains, de livrer quelques pistes d'économies. Voici ce qu'il fallait retenir des interventions d'Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon.

> Macron veut investir 5 milliards dans les hôpitaux 

Premier à ouvrir le bal, le candidat d'En Marche! a annoncé lors qu'il comptait "améliorer l'organisation de l'hôpital "en le décloisonnant". Il propose pour cela "de plafonner à 50%" la tarification à l'activité des hôpitaux (T2A), de "renforcer l'autonomie des hôpitaux" ou encore "d'élargir" les groupements hospitaliers de territoire pour avoir en amont une meilleure organisation de l'offre de soins.

Emmanuel Macron a également promis d'investir 5 milliards d'euros dans les hôpitaux et "dans l'innovation médicale". Par ailleurs, l'ex-ministre de l'Économie a fixé à 2,3% l'objectif d'évolution des dépenses d'assurance-maladie sur la période 2018-2022. Cette hausse modeste nécessiterait de réaliser 15 milliards d'euros d'économies.

Pour y parvenir, Emmanuel Macron entend développer la médecine ambulatoire: "ce qui coûte cher dans le système de santé ce sont les gens qui restent" à l'hôpital, rappelle-t-il. Autre piste: le leader d'En Marche! entend également "lutter contre le gâchis" en permettant la vente de médicaments à l'unité. Par ailleurs, l'ex-ministre de l'Économie promet qu'"aucun soin utile ne serait déremboursé".

> Fillon: "pas question de toucher à l'assurance-maladie"

Le candidat de la droite et du centre était très attendu sur ce sujet après avoir été accusé de vouloir "privatiser" la Sécurité sociale cet hiver. L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a ainsi abandonné la distinction entre "petit" et "gros risques". "Il n'est pas question de toucher à l'assurance-maladie et encore moins de la privatiser ni même de baisser son taux d'intervention", a-t-il encore déclaré.

François Fillon avait déjà confié au Parisien vouloir ramener les comptes de l'assurance-maladie à l'équilibre d'ici à 2020 en réalisant "20 milliards d'économies en cinq ans".

Un objectif d'autant plus ambitieux que l'ex-Premier ministre promet que le niveau de prise en charge des dépenses par l'assurance-maladie "ne diminuera pas". Il souhaite même que "pour les dépenses les plus coûteuses", les patients n'aient rien à payer de leur poche grâce à un partenariat entre la Sécurité sociale et les mutuelles. Il promet également que les lunettes pour les enfants seront prises en charge à 100%.

Pour réaliser ces 20 milliards d'euros d'économies, François Fillon mise sur "des efforts d'efficience". "Je fais le pari que la prévention ça rapporte", a-t-il souligné. L'ex-Premier ministre compte également traquer "les soins redondants" et renforcer la lutte contre les fraudes (carte vitale, CMU, etc..).

Par ailleurs, François Fillon a évoqué "la piste" d'une modulation des carrières pour tenir compte de la pénibilité. "Par exemple, il faudrait accepter l'idée que ceux qui ont une espérance de vie plus longue travaillent plus longtemps", a-t-il expliqué. Ce qui, a-t-il reconnu, pourrait également signifier que les ouvriers, eux, pourraient avoir une carrière plus courte.

> Hamon veut réformer le financement des hôpitaux

Moins disert sur les pistes d'économies, le vainqueur de la primaire de la gauche annonce toutefois qu'il veut modifier le modèle de financement de l'hôpital, basé "selon la tarification à l'activité".

"On multiplie les actes pour obtenir un bon financement de l'hôpital. Si un certain nombre d'actes doivent continuer à être financés de cette manière, je pense qu'il faut introduire une notion de financement forfaitaire", a insisté le candidat désigné par la primaire du parti socialiste.

Benoît Hamon considère qu'"il faut augmenter la part de remboursement de la Sécurité sociale" pour les soins dentaires, d'optique et les prothèses auditives.

J.M.