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Economie et Social

"Si rien n'est fait, les retraités peuvent voir le coût multiplié par 3"

François Hollande ne veut pas pénaliser les retaités.

François Hollande ne veut pas pénaliser les retaités. - Remy Gabalda - AFP

Français Hollande veut une généralisation de la complémentaire santé pour les retraités d'ici 2017.

 François Hollande veut accélérer les choses. Le président a déclaré vouloir que "la généralisation de la complémentaire santé puisse être effective pour les retraités d'ici 2017", vendredi devant le congrès de la Mutualité française réuni à Nantes.

"L'amélioration de la couverture des salariés ne peut pas avoir pour contrepartie la dégradation de la situation des jeunes, des chômeurs, des travailleurs précaires, des handicapés et surtout des retraités", a-t-il dit en ajoutant que "si rien n'est fait, les retraités peuvent voir le coût (de leurs garanties) multiplié par trois".

La généralisation des contrats collectifs en entreprise, prévu pour janvier 2016, a entraîné une "concurrence accrue" et quand ""un salarié part à la retraite, non seulement il subit une perte de son revenu, mais il doit aussi acquitter une cotisation, celle de son ancien employeur, et faire face à un renchérissement supplémentaire", a reconnu le président devant un parterre de mutualistes qui lui ont réservé un accueil poli mais sans enthousiasme. Pour que les retraités puissent "conserver leurs garanties avec le même niveau de prime, par la suite l'évolution de ces tarifs devra obéir à des critères objectifs en fonction de l'âge", a annoncé le président.

"S'appuyer sur les contrats responsables"

Cela passera en premier lieu par une adaptation de la loi Evin de 1989, "très insuffisante quant à ses modalités d'application", selon François Hollande. Cette loi permet aux anciens salariés de conserver leur contrat de complémentaire santé d'entreprise et ses garanties à vie, pour un prix ne pouvant dépasser 150% du tarif global (soit la part de cotisations qu'ils payaient en tant que salarié et les 50% restant payé par l'employeur), et à la condition que les intéressés en aient fait la demande dans les six mois après la rupture de leur contrat de travail. François Hollande suggère en outre de "s'appuyer sur les contrats responsables en ciblant davantage les aides fiscales et sociales" qui sont accordées aux complémentaires santé.

"Dès lors que la prise en charge des retraités serait prévue, il y aurait une différenciation fiscale", a-t-il détaillé. Ces "deux voies doivent être explorées afin que la généralisation soit effective pour la totalité des Français", a-t-il ajouté, annonçant une évaluation des aides de l'Etat "d'ici la fin de l'année". Le président a par ailleurs confirmé que "le code de la mutualité sera(it) modernisé" notamment en ce qui concerne la gouvernance, le statut des dirigeants, le statut de l'élu mutualiste, conformément à ce qu'avait annoncé la veille la ministre de la Santé Marisol Touraine. "Ce chantier est ouvert, il débouchera sur un projet de loi au début de l'année 2016", a-t-il assuré.

D. L. avec AFP