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Finances publiques

Qui sont les nouveaux gardiens du déficit français?

Le Haut Conseil des finances publiques rendra des avis au Parlement

Le Haut Conseil des finances publiques rendra des avis au Parlement - -

Cinq économistes de renoms ont été ou vont être nommés au Haut Conseil des finances publiques, nouvel organisme chargé de veiller à la bonne tenue des comptes publics. Quels sont leurs profils ?

Ce sont eux qui définiront la prévision de croissance française pour 2013. En avril, le Haut Conseil des finances publiques, organe créé par la loi organique relative à la programmation et la gouvernance des finances publiques, va en effet se prononcer sur l’ajustement des prévisions économiques pour 2013.

Car désormais, le gouvernement -ou plus exactement Bercy- n'est plus habilité seul à déterminer les chiffres. Le conseil devra surtout se baser sur les prévisions de Bruxelles, publiées le 22 février dernier, qui ne tablent que sur 0,1% de croissance, pour la France. Il tiendra également compte de l'objectif du gouvernement qui est de ramener le déficit à 3% du PIB en 2014.

Actuellement, ce Haut Conseil, présidé par le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, se met en place. Cinq économistes en feront partie. Michel Aglietta et Jean Pisani-Ferry ont déjà été officiellement désignés. Selon les Echos, Philippe Dessertine, Mathilde Lemoine et Marguerite Bérard-Andrieu devraient l’être prochainement.

> Michel Aglietta


Photo: Xerfi Canal

Ce professeur émérité de sciences économiques à Paris X-Nanterre est un habitué des hautes responsabilités, ayant déjà fait partie du Conseil d’analyse économique, chargé de conseiller le Premier ministre en matière politique économique, de 1997 à 2003.

Polytechnicien et ex-élève de l’Ecole nationale des statistiques (ENSAE), ses thèmes de recherches sont, pour beaucoup, concentrés sur la mondialisation, les questions monétaires et la crise financière. Côté politique, il a fait partie des économistes qui ont signé une tribune dans Le Monde pour soutenir le candidat François Hollande, lors de l’élection présidentielle.

> Jean Pisani-Ferry



Photo: Blog de Jean Pisani-Ferry

Il est le fils d’Edgar Pisani, ancien ministre sous de Gaulle. Economiste à Paris-Dauphine et ex-élève de Supélec, il était, ces derniers jours, pressentis pour devenir le directeur de Sciences Po, jusqu’à ce que le vent tourne en la faveur de Frédéric Mion, secrétaire général de Canal+.

Il préside le think-tank européen Bruegel, basé à Bruxelles, qui avait plaidé, en septembre dernier, pour accorder une rallonge d’un an au pays de la zone euro afin de tenir leurs objectifs de déficits. Dans sa déclaration d’intérêt, il assure n’être membre d’aucun parti politique. Il précise toutefois faire partie de deux organes liés au PS : Terra Nova et la fondation Jean Jaurès.

> Mathilde Lemoine



Photo: Flickr/CC/Eco-Fr

Economiste à la banque HSBC et professeure à Sciences Po, elle était, elle aussi, membre du Conseil d’analyse économique jusqu’à l'automne 2012.

Spécialisée dans les questions macroéconomiques, Mathilde Lemoine est une invitée régulière de l'émission Les Experts de BFM Business.

> Philippe Dessertine

Photo: philippedessertine.com

Habitué des média, le directeur de l’Institut de Haute Finance, est un spécialiste des questions de transparence et de régulation des marchés financiers.

Il n’avait, à ce titre, guère apprécié les déclarations du candidat François Hollande, en janvier 2012, comme quoi la finance était "son adversaire". Il jugeait, dans Libération, ces propos "navrants".

En 2009, il a été membre de la Commission du Grand Emprunt présidé par Alain Juppé et Michel Rocard.

> Marguerite Bérard-Andrieu

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Ancienne conseillère technique à la présidence de la République sous Nicolas Sarkozy, elle a travaillé aux côtés de Raymond Soubie et a été directrice de cabinet de Xavier Bertrand. Elle est, comme François Pérol, passée de l’Elysée à la banque, en rejoignant le groupe Banques Populaires Caisses d’Epargne (BPCE) en juillet 2012, peu après la victoire de François Hollande. Elle devient alors directrice générale adjointe en charge de la stratégie.

Cette jeune haute fonctionnaire (35 ans) avait commencé sa carrière à l'Inspection générale des finances publiques.

Photo: BPCE

Julien Marion