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Finances publiques

Suppression de l’"exit tax": Macron accusé de faire un nouveau cadeau aux plus riches

Cet impôt sur les plus-values visant à dissuader le transfert de domicile fiscal à l'étranger sera supprimé dès l’an prochain, a annoncé Emmanuel Macron. L'opposition s'insurge.

Si le gouvernement avait bien annoncé la prochaine suppression de plusieurs "petites taxes", celle-ci risque de faire couler beaucoup d’encre.

Dans un entretien au magazine Forbes, Emmanuel Macron a en effet indiqué qu’il souhaitait mettre fin à l’exit tax, cet impôt sur les plus-values applicable lorsqu’un résident quitte la France.

Selon le chef de l’État, cet impôt, créé en 2011 pour lutter contre l’exil fiscal, enverrait un "message négatif aux entrepreneurs, plus qu'aux investisseurs", car "au-delà d'un certain seuil, vous êtes pénalisé si vous quittez la France".

Une "grave erreur"

"C'est une grave erreur pour nos start-up parce que nombre d'entre elles, quand elles considéraient la France moins attractive, décidaient de lancer leurs projets en partant de zéro à l'étranger dans le but d'éviter cet impôt", a ajouté le président français, précisant que cette suppression interviendrait "l'année prochaine".

Sans surprise, cette annonce a été interprétée par l'opposition comme un nouveau cadeau fiscal offert aux plus riches, notamment après la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune et l’instauration d’une "flat tax" sur les revenus du capital.

"Pouvoir se marier et être libre de divorcer"

"Je ne veux pas d'impôt de sortie", a encore déclaré Emmanuel Macron, présenté en une de Forbes comme le "leader des marchés libres". "Les gens sont libres d'investir comme ils le souhaitent.(...) Je suis pour l'idée de pouvoir se marier et être libre de divorcer".

Cet impôt n’est, en outre, "pas particulièrement bénéfique pour les finances publiques", il est "tout petit", selon le chef de l’État. Selon le très libéral institut Ifrap, sa suppression provoquerait 200 millions d’euros de manque à gagner pour les finances publiques.

Y.D.