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Economie et Social

"Il faudra certainement réduire les RTT des cadres"

Nicolas Sarkozy veut supprimer les 35 heures

Nicolas Sarkozy veut supprimer les 35 heures - Sébastien Bozon - AFP

Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, estime qu'il faut supprimer les 35 heures et réduire les RTT des cadres. Il compte même faire des annonces dans les semaines qui viennent.

Les 35 heures sont un véritable cheval de bataille. Dans un entretien au Parisien, Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, n'y va pas de main morte : "quant à supprimer les 35 heures, oui il faut le faire".

Il annonce même qu'il fera des annonces à ce sujet dans les semaines qui viennent. "Notamment sur les RTT des cadres qu'il faudra certainement réduire".

"Il faudra ouvrir une nouvelle négociation sur les retraites et revoir la loi sur les 35 heures obligatoires, car sans les heures supplémentaires qui créent de la souplesse, elle nous met en situation de chute de compétitivité dramatique", a-t-il encore préconisé. Il dénonce en effet la décision de François Hollande de les supprimer car elles coûtaient trop cher. "C'est faux. C'est en travaillant plus qu'on crée de la croissance".

Parmi les candidats à la primaire des Républicains

Ce n'est pas le premier des Républicains à vouloir supprimer les 35 heures. Parmi les candidats à la primaire, en juin, François Fillon avait déclaré lors d'un meeting à Toulouse: "il faut supprimer les 35 heures, définitivement". Et il avait ajouté: "nous sommes en situation de faillite. Il faut que nos fonctionnaires acceptent de travailler plus (...) et revenir aux 39 heures".

Dans un entretien à l'Usine Nouvelle, Alain Juppé déclarait en mars: "les modes de travail changent et je crois que la durée légale des 35 heures concernera de moins en moins de salariés. Abroger cette durée légale me paraîtrait donc plus clair".

Xavier Bertrand, lui, ne s'est pas encore exprimé sur le sujet. Néanmoins, il avait surpris tout le monde en 2012 en se positionnant différemment du reste de l'UMP. Il annonçait en effet qu'il n'était "pas favorable" à une remise en cause des 35 heures. "Si vous passez de 35 à 37 heures (...) qu'est-ce qu'il se passe aussitôt ? Ce sont les salariés qui en font les frais. Ils ont déjà fait les frais des 35 heures à l'aller, parce que les salaires ont été bloqués. Vous voulez qu'ils en fassent les frais au retour ? Moi non".

Christian Estrosi non plus ne s'est pas encore exprimé sur le sujet. Mais en 2012 le parlementaire avait déposé une proposition de loi visant à "supprimer le plafond des 35 heures en donnant la responsabilité aux partenaires sociaux de négocier la limite hebdomadaire dans des accords de branche".

Nadine Morano, elle, estimait en 2014: "Tout ce qui peut apporter de la souplesse à l'entreprise va dans le bon sens. Mais il ne faut pas oublier que ce sont les socialistes qui ont voté les 35 heures".

Remettre en cause le statut des fonctionnaires

Mais Nicolas Sarkozy va plus loin. En effet, il compte bien remettre en cause le temps de travail des fonctionnaires. Il déclare qu'il veut réduire les RTT dans la fonction publique, et "notamment la fonction publique territoriale". Mais surtout, il veut réduire les dépenses. Pour cela, il prévoit notamment de "revenir à la règle du non-remplacement du départ d'un fonctionnaire sur deux" mais également de "supprimer un certain nombre de postes de fonctionnaires".

Et il pose la question: "est-ce que tous les emplois dans la fonction publique ont vocation à être des emplois à vie?" S'il estime que la réponse est oui pour un enseignant, un policier municipal ou un employé d'état civil, il est moins convaincu pour l'informaticien, le jardinier, le cantonnier ou l'ingénieur des travaux publics.

Le statut des enseignants

Et il revient plus particulièrement sur le statut des enseignants. D'après Nicolas Sarkozy "nous n'avons pas les moyens d'avoir un million d'enseignants".

Donc selon lui, "nous devrons au contraire en réduire le nombre, augmenter les heures de travail mais aussi augmenter substantiellement les salaires".

D. L.