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Finances publiques

Tarifs de stationnement: les Grenoblois votent contre la hausse... qui sera quand même appliquée

Les tarifs des stationnements ont augmenté à Grenoble.

Les tarifs des stationnements ont augmenté à Grenoble. - Jean-Pierre Clatot - AFP

Lors d'une "votation citoyenne", 66% des habitants ont voté contre la hausse des tarifs de stationnements. Mais seuls 6.678 votants ont participé alors qu'il fallait 20.000 voix.

Les Grenoblois ont voté à 66% contre une hausse des tarifs des stationnements adoptée en juin par la mairie écologiste, dans le cadre d'une "votation citoyenne". Mais seuls 6.678 votants ont participé à cette consultation inédite, alors qu'il fallait 20.000 voix et 50% des suffrages exprimés pour que les tarifs de stationnement soient abrogés. Quelque 31% des votants se sont prononcés pour une hausse des tarifs et 3% ont voté blanc.

Tout Grenoblois de plus de 16 ans, français ou étranger, pouvait voter dans cette ville qui compte 162.780 habitants pour environ 85.000 personnes inscrites sur les listes électorales.

Les opposants à l'augmentation des tarifs de stationnement avaient critiqué dès le lancement de la consultation le faible nombre de bureaux de vote ouverts (une dizaine) par rapport à une élection ordinaire (85).

Les prix varient de 10 à 30 euros/mois

Depuis le 1er juillet, les tarifs de stationnement sont passés de 12 euros/mois pour l'ensemble des résidents grenoblois à des prix variant de 10 à 30 euros/mois selon les revenus. Soit une augmentation pour 53% des ménages, selon la ville.

Le comité de liaison des unions de quartier (CLUQ) a lancé une pétition demandant l'abrogation de cette décision, qui a recueilli 2.613 signatures, un nombre suffisant pour qu'elle soit débattue en conseil municipal. Plus que la hausse des tarifs, le CLUQ critique surtout l'absence de concertation sur ce sujet, en contradiction avec les engagements de campagne de la majorité municipale.

À l'issue du conseil municipal, le maire Éric Piolle (EELV) avait décidé de soumettre la pétition à une votation citoyenne, un dispositif lancé en février par la mairie EELV-Parti de Gauche-Citoyens. La première proposition soumise au vote visait donc paradoxalement à abroger une décision de la municipalité. Et vu la faible participation, ELLV Grenoble pose "la question d'un dispositif qui aboutit à une abstention dépassant les 90%" et réclame une "amélioration" de ce qu'il considère néanmoins comme un "beau progrès démocratique".

D. L. avec AFP