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Finances publiques

Taxe sur les dividendes: la note s'alourdit pour la France

Censurée par le Conseil constitutionnel, la taxe à 3% sur les dividendes va laisser un trou de 10 milliards d'euros pour les finances publiques. C'est un milliard de plus que ce qu'avait estimé Bercy.

La facture sera plus salée que prévu pour le gouvernement. L'État devra finalement rembourser 10 milliards d'euros aux grandes entreprises, à la suite de l'invalidation par le Conseil constitutionnel de la taxe à 3% sur les dividendes instaurée en 2012, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.

"L'amateurisme juridique a conduit à faire le plus grand cadeau fiscal jamais fait aux entreprises de ce pays", a déclaré Christophe Castaner, critiquant sans le nommer le quinquennat Hollande. Ce montant de 10 milliards est supérieur à la première estimation de Bercy, qui était de 9 milliards d'euros. "La fourchette est entre 8 et 10 milliards, le risque maximum est de 10 milliards", a précisé le porte-parole du gouvernement.

Un casse-tête pour Bercy

"Le ministre de l'Économie (Bruno Le Maire) travaille à des modalités de remboursement, cela pourra trouver sa place dans la loi de finances rectificative", a-t-il précisé. Le coût de l'annulation de la taxe est un casse-tête pour Bercy, qui avait pris les devants en la supprimant dans son projet de budget pour 2018 et en provisionnant 5,7 milliards sur cinq ans pour les remboursements.

"Celles et ceux qui donnent des leçons sont responsables d'une dette de l'État égale à 4 ou 5 années d'ISF. A minima la modestie face à ce genre de situation devrait s'imposer", a ajouté Christophe Castaner, une allusion aux récentes critiques de François Hollande contre la réduction de l'ISF décidée par le gouvernement.

Revenant sur l'ISF, il a fait valoir que "10.000 Français ont choisi l'exil fiscal, c'est ça le bilan de l'ISF", a-t-il dit, estimant que sa réduction améliorera l'attractivité" de la France. "Les 1.000 premiers contributeurs représentent 10%" des recettes fiscales de l'ISF a-t-il ajouté.

J.Mo. avec AFP