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Finances publiques

Valls: le pacte de responsabilité n'est pas un échec

Le premier ministre a exclu de revenir sur les 35 heures

Le premier ministre a exclu de revenir sur les 35 heures - Capture d'écran France 2

Le premier ministre, intervenant à la télévision ce dimanche, a voulu calmer le jeu avec les entreprises et répété sa confiance dans le pacte de responsabilité.

Après plusieurs jours de tension entre gouvernement et patronat, le premier ministre a voulu calmer le jeu dimanche 7 décembre.

"Je fais confiance aux partenaires sociaux", a déclaré Manuel Valls sur France 2. "Je demande au patronat d'être a la hauteur de ses responsabilités, et ne pas jeter dans l'arène des débats en permanence sur la suppression de l'ISF, du Smic..., qui donnent l'impression que les choses n'avancent pas".

Pour lui, les entreprises "ne peuvent pas dire" que le pacte de responsabilité représente une goutte d'eau: "40 milliards vont être injectes sur 3 ans, mais pas pour faire des cadeaux au patronat. Le CICE, c'est déjà 6 milliards d'euros injectés. Et en 2015, ce sera 12 milliards injectés en faveur des entreprises. Le pacte se traduira par une baisse des charges au 1er janvier. Il représente une baisse du coût du travail de 4%. Et si l'on rajoute le CICE, cela fait 10%".

"Le pacte sera une réussite"

L'hôte de Matignon s'est dit "convaincu que le pacte de responsabilité sera une réussite" et qu'il "va produire ses effets". Selon lui, Emmanuel Macron "n'a pas dit" que le pacte était un échec. Le ministre de l'économie a juste "dit qu'on avançait pas assez vite sur les accords avec les partenaires sociaux. Il y a déjà six accords. Un autre vient d'être signé dans l'assurance, qui va représenter 28.000 emplois. D'autres accords sont possibles dans le bâtiment et dans la banque. J'espère qu'avant la fin 2014, plus de la moitié des salariés français seront concernés par ces accords".

Manuel Valls a assuré être conscient des difficultés des entreprises: "il faut que les entreprises retrouvent leurs marges, chacun le sait. Le problème est que nos entreprises sont beaucoup moins compétitives. Nous avons perdu du terrain par rapport aux pays émergents et à l'Allemagne. Mais nous sommes en train de rattraper ce retard en baissant les charges". 

"Un compromis" sur le travail le dimanche

Concernant le travail le dimanche, il s'est dit ouvert au "débat": "on peut trouver les compromis nécessaires avec le parlement et la majorité". En outre, l'application "se fera avec les maires". Pour le premier ministre, ouvrir les magasins le dimanche "dans des zones ciblées me parait le bon sens", tant qu'il y a "à chaque fois des contreparties claires pour les salariés, négociées avec leurs représentants". "Voulons-nous que les touristes chinois partent faire leurs courses à Londres le dimanche?", s'est-il interrogé.

En revanche, il a évacué la question du contrat unique: "c'est toujours un débat qui peut revenir".

Maintien des 35 heures

Surtout, Manuel Valls a exclu de toucher aux 35 heures: "il n'y aura pas de remise en cause de la durée légale du travail, et donc des 35 heures". Il a avancé plusieurs justifications: "les 35 heures ont beaucoup évolué. La droite elle même n'est pas revenue dessus. Les partenaires sociaux, les entreprises ne souhaitent pas bouleverser la durée du travail. Et la durée effective du travail est de 39 heures".

Interrogé sur la vente de l'aéroport de Toulouse à des investisseurs chinois, le premier ministre n'a pas émis d'objection: "il faut assumer que nous vivons dans une économie ouverte. Nous avons le droit de vendre en Chine, et les Chinois ne pourraient pas investir chez nous? La Chine représente 20% des commandes d'Airbus". Toutefois, "il faut préserver nos intérêts", et l'attitude serait différente "dans d'autres domaines, comme le nucléaire". 

J. H.