Les prévisions gouvernementales validées par le Haut conseil des finances publiques
La France marche sur une ligne de crête. D'un côté, la Commission européenne auprès de qui il faut présenter une trajectoire des finances publiques assez crédible. Et de l'autre côté, une opinion publique auprès de qui il faudra faire passer des réformes structurelles.
Si on veut vraiment atteindre les 3% de déficit en 2015, "ça va faire mal", nous dit un diplomate européen qui pronostique déjà un léger dérapage du déficit l'année prochaine. Selon Les Echos d'ailleurs, Paris aurait revu à la hausse de 0,2 point le déficit 2014, à 3,8% du PIB, de même que celui de 2015, à 3% contre 2,8%.
Passage à l'acte
Tout l'enjeu, nous dit-il, "c'est le passage à l'acte!" Si la France fait voter très vite les mesures concrètes d'allégements de charges pour les entreprises, si elle intègre dans son budget 2015 un plan d'économies massif, bref, si la France fait ce qu'elle dit, alors, dans une limite acceptable, ce ne sera pas un problème majeur si elle ne respecte pas les 3%, nous dit-on à Bruxelles.
En attendant du concret, la Commission européenne affiche donc un discours plutôt ferme sur la trajectoire que doit respecter la France. Même si en coulisse, les experts de l'Institution nous assurent qu'ils peuvent se montrer plus souples qu'on ne le pense à condition bien sûr que les réformes de structures soient sur les rails.
Avis positif du Haut conseil des finances publiques
En tout cas, l'exécutif peut déjà avoir un motif de satisfaction. Le Haut conseil des finances publiques a rendu, cette nuit, un avis favorable aux prévisions contenues dans le plan de stabilité.
"Pour l'année 2014, le Haut Conseil considère que la prévision de croissance du gouvernement de 1% est réaliste et que le scénario sur lequel elle repose n'est affecté d'aucun risque baissier majeur", écrit le Haut Conseil.
Pour l'année 2015, il estime que l'hypothèse d'une croissance de 1,7% n'est pas hors d'atteinte, mais que le scénario macroéconomique du gouvernement repose sur la réalisation simultanée de plusieurs hypothèses favorables.
Il ajoute : "dans un contexte de reprise de la croissance mondiale et de poursuite de la consolidation budgétaire en France, ce scénario suppose à la fois un regain de confiance chez les ménages et un impact rapide sur l'emploi et les revenus des mesures d'offre récemment annoncée".
En revanche, sur les projections pour les années 2016 et 2017, il "juge optimiste le scénario macroéconomique du Gouvernement car il repose sur des hypothèses favorables tant pour le soutien apporté par l'environnement international que pour le dynamisme de la demande intérieure."
En particulier, "le contexte de faibles marges des entreprises françaises pourrait conduire à une croissance moins dynamique de la masse salariale marchande et de l'investissement productif."