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Les verts toujours opposés au Crédit d'impôt

Jean-Vincent Placé n'a pas mâché ses mots au moment d'évoqur l'actualité économique, ce jeudi 27 décembre sur BFM TV et RMC.

Jean-Vincent Placé n'a pas mâché ses mots au moment d'évoqur l'actualité économique, ce jeudi 27 décembre sur BFM TV et RMC. - -

Jean-Vincent Placé était l'invité de BFM TV-RMC, ce jeudi 27 décembre. Le sénateur écologiste a fait le tour de l'actualité économique, et a expliqué pourquoi il s'opposait au Crédit d'impôt accordé aux entreprises.

Jean-Vincent Placé n’est pas spécialement adepte de la langue de bois, pour ne pas dire spécialiste de la polémique. Le sénateur (EELV) de l’Essonne est revenu sur l’ensemble des points chauds de l’actualité économique, ce jeudi 27 décembre sur BFM TV et RMC.

Après avoir redit son opposition au gaz de schiste, "désastreux" pour l’environnement, il a avancé que cette nouvelle ressource énergétique "ne règlerait pas nos factures énergétiques". Sur "65 milliards d’euros d’importation de gaz et de pétrôle, ça ne changerait pas grand-chose." Même s’il reconnaît que, sur ce point, il n’en sait "pas plus que les autres."

Autre sujet brûlant, une éventuelle surtaxation du diesel en 2014, un terme que Jean-Vincent Placé réfute : "On ne peut pas surtaxer car on est déjà bien moins taxé sur le diesel, qui est extrêmement nocif. Il faut évidemment rapprocher le prix du diesel du prix de l’essence, et ce n’est pas uniquement un problème écologique. Notre industrie automobile s’est concentrée sur le diesel, ce qui ne se fait pas dans le monde, et ce qui a pour conséquence d’être extrêmement pénalisant à l’export, notamment en ce qui concerne les Etats-Unis et la Chine. C’est dramatique pour la santé des Français, mais aussi pour l’industrie automobile. Quand on voit les résultats de Peugeot, on doit s’interroger sur cette vision passéiste, qui nous a fait rater l’échéance de la transition énergétique, et du coup les marchés internationaux."

Hollande s'est "probablement avancé" sur le chômage

En ce qui concerne les chiffres du chômage, qui seront publiés ce jeudi, l’élu a tenu à nuancer les déclarations de François Hollande. De Rungis, où il effectuait une visite surprise, le chef de l’Etat a déclaré ce matin vouloir inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année 2013. Selon Jean-Vincent Placé, le président s’est "probablement avancé". "On est sur un rythme de 40 000-45 000 chômeurs de plus par mois, c’est plus que sur les deux dernières années de Sarkozy, même si ce sont probablement des conséquences de la politique précédente. Mais le volontarisme et la méthode coué ne suffisent pas. Il faut changer notre modèle productif, et ça ne se fera pas en six mois."

Il est également revenu sur le Crédit d’impôt compétitivité, et auquel les écologistes se sont opposés. "Je pense que les entreprises sont les seules qui créent réellement de l’emploi dans un pays comme le nôtre. Je suis pour aider les entreprises, mais celles qui créent réellement des emplois, qui innovent. Le cice, c’est 20 milliards d’euros accordés de manière tout à fait indifférenciée. Donc,Total, Sanofi, Arcelor Mittal, ce qui est quand même l’ironie de l’histoire, vont toucher des millions d’euros. Pourquoi n’a-t-on pas aidé strictement les PME et les PMI ? Il fallait simplement critériser."

Faire payer ceux qui ont beaucoup d'argent

Enfin, le sénateur n’a pas échappé à la désormais traditionnelle question sur l’exil fiscal de Gérard Depardieu. Et il ne s’est pas spécialement montré tendre avec l’acteur : "Je dit la même chose que le premier ministre.(...) Je suis très fier d’être Français, j’adorerais –ce qui n’est pas mon cas- être riche et payer beaucoup d’impôts. Et pouvoir rendre à la France ce qu’elle m’a apporté. Franchement, Gérard Depardieu, jamais il n’aurait eu cette carrière extraordianaire sans le système français, sans l’exception culturelle, sans les aides au cinéma. Donc à un moment, il faut rendre !"

La fiscalité française est-elle trop lourde? "Je propose que tout le monde aille à l’étranger, voit les problèmes qu’ont les gens pour se soigner, voit la réalité des situations, y compris des polices, dans l’Europe et dans le monde", rétorque le sénateur. "La réalité de l’éducation et l’accès à l’enseignement supérieur. En France, nous avons la chance d’avoir un service public de très grande qualité. Alors oui, je préfère faire payer ceux qui ont beaucoup d’argent que les pauvres. Les pauvres sont plus nombreux, mais enfin quand même.."