Quand les vignobles français servent à blanchir l'argent
Les domaines et châteaux vitivinicoles français seraient-ils en train de devenir une vaste lessiveuse? C'est le risque contre lequel Tracfin met en garde dans son rapport 2012 paru début août.
L'organisme de Bercy chargé de lutter contre le blanchiment d'argent y pointe l'achat de vignobles "déficit d'exploitation" via des "montages juridiques complexes de sociétés en cascades installées dans des pays à fiscalité privilégiée".
Sur les 27.000 informations reçues en 2012 par Tracfin, une dizaine concerne des faits de ce type. Soit une proportion multipliée par trois depuis 2010, selon Le Figaro. Ces signalements mentionnent "notamment des investisseurs russes, chinois et ukrainiens".
Difficulté d'identifier le destinataire final
Autre problème soulevé par Tracfin: "la complexité des montages juridiques élaborés" pour racheter des vignobles qui complique beaucoup l'identification du bénéficiaire final de ces opérations.
Des mouvements qui peuvent rapporter beaucoup à l'heure où "le nombre de propriétés vinicoles diminue dans un contexte haussier du prix de l'hectare", poursuit le rapport.
Tracfin demande donc aux notaires et aux banques d'être particulièrement vigilants par rapport aux mouvements de fonds suspects qu'ils pourraient constater.
Le titre de l'encadré ici
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Un cas pratique
Tracfin cite en exemple le cas d'une holding chypriote détenue par une société écran basée dans un paradis fiscal, qui appartient à un investisseur russe qui est finalement identifié comme le bénéficiaire effectif de cet investissement. Mais nul ne sait qui a mis de l'argent dans la holding, ni d'où proviennent ces fonds…