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Economie et Social

Villes: où vivent les plus riches?

Les inégalités progressent au sein des villes et entre les villes.

Les inégalités progressent au sein des villes et entre les villes. - -

Entre 2008 et 2011, les citadins les plus riches se sont enrichis, tandis que les plus pauvres ont encore vu leur revenu baisser selon une étude du Compas concernant les 150 premières villes de France. Paris n'arrive qu'en 15eme position de ce classement.

Les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres se sont creusées dans les villes françaises entre 2008 et 2011, de même que les inégalités entre villes, selon une étude du Compas sur l’impact de la crise pour les communes.

En tête du classement, sans grande surprise, Neuilly-sur-Seine est la ville la plus riche de France, avec un revenu médian par personne avant impôts et prestations sociales de 46.087 euros en 2011. Par rapport à 2008, ce revenu médian a progressé de 5,1%.

Les dix villes avec le plus important revenu médian en 2011:

1ère: Neuilly-sur-Seine avec 46.087 euros (+5,1%)
2è: Boulogne-Billancourt avec 31.865 euros (+7,5%)
3è: Vincennes avec 31.408 euros (+7,4%)
4è: Rueil-Malmaison avec 31.063 euros (+5,3%)
5è: Levallois-Perret avec 30.761 euros (+7,2%)
6è: Versailles avec 30.577 euros (+6,5%)
7è: Issy-les-Moulineaux avec 30.017 euros (+6,5%)
8è: Antony avec 29.388 euros (+5,7%)
9è: Courbevoie avec 29.327 euros (+7,1%)
10è: Saint-Maur-des-Fossés avec 29.316 euros (+5,2%)

Les 15 villes avec le plus haut revenu médian sont toutes situées en Ile-de-France. Paris arrive seulement 15ème avec un revenu médian de 25.830 euros en 2011. Par rapport à 2008, celui-ci progresse de 6,3%.

Mais, en pourcentage, la plus forte progression du revenu médian a eu lieu à Bayonne, avec 8,5%, soit 1.380 euros de plus entre 2008 et 2011. Viennent ensuite Aubagne, avec une hausse de 8,3% du revenu médian, et Issy-les-Moulineaux, avec 8,1%.

A Roubaix, les revenus les plus faibles de France

A l'opposé, en bas du classement, la commune la plus pauvre de France est Roubaix, avec un revenu médian de 9.641 euros en 2011. Ce revenu a toutefois progressé de 1,7%, soit 163 euros, par rapport à 2008. On retrouve ensuite des villes du Nord et de l’Est d’Ile-De-France, comme Aubervilliers, avec un revenu médian de 10.846 euros, et Bobigny, avec 11.623 euros.

Le revenu médian a progressé dans toutes les villes de France métropolitaine entre 2008 et 2011, à l’exception du Blanc-Mesnil en banlieue parisienne et de Dunkerque dans le Nord. Dans ces deux communes, le revenu médian a chuté de 2,4%, soit près de 350 euros en moins par personne et par an.

Le revenu des plus aisés a progressé de 7.200 euros à Neuilly

Le niveau de vie des 10% les plus riches s’est le plus fortement amélioré dans les villes de l’Ouest parisien ou encore à Annecy, Ajaccio et Lille, même si ces villes ne sont pas les plus riches dans l’absolu.

A Annecy, le revenu des plus aisés a ainsi progressé de 12,6%, soit 4.979 euros entre 2008 et 2011. La forte hausse a lieu à Neuilly-sur-Seine, où le revenu des 10% les plus riches a augmenté de 7.265 euros sur cette période.

Au contraire, dans dix communes métropolitaines, comme Roubaix, Béziers et Perpignan, les 10% les plus pauvres ont vu leur revenu chuter de plus de 33%. Le Compas rappelle toutefois que ces chiffres doivent être considérés avec précaution car ils ne tiennent pas compte des prestations sociales.

A Rennes, les revenus des plus pauvres ont baissé de 11,8%

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Au sein d’une même ville, les inégalités entre riches et pauvres se sont donc accrues. A Rennes par exemple, le Compas estime que les revenus des 10% les plus riches ont augmenté de 5,5% entre 2008 et 2011, alors que ceux des plus pauvres a baissé de 11,8%.

Plus grave encore, à Roubaix, les revenus des plus pauvres ont diminué de 99,3% alors que ceux des plus riches ont progressé de 5,9%. En 2011, l'écart de revenu entre les deux déciles était de 1.116 euros.

Les inégalités entre ménages augmentent dans presque toutes les villes, qu’elles soient riches ou pauvres. Seule une vingtaine de communes, "souvent des villes aisées de banlieue ouest de Paris, comme Levallois-Perret, Puteaux et Suresnes" connaissent un recul des inégalités.

Mais ce tassement des inégalités est peut-être un simple effet du départ des catégories les plus pauvres, du fait des loyers élevés, explique l’étude.

Le titre de l'encadré ici

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Méthodologie:

> L’étude du Compas porte sur 150 villes métropolitaines de plus de 40.000 habitants. Le revenu considéré est un revenu fiscal déclaré pour l’équivalent d’une personne. Il ne prend en compte ni les impôts payés ni les prestations sociales reçues. L’inflation n’est pas déduite. Le Compas prévient que ce calcul tend à exagérer les inégalités.

> Le revenu médian est le revenu qui partage la population en deux, 50% gagne moins et 50% gagne plus que cette somme.

Audrey Dufour