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Xavier Beulin (FNSEA): "on en a marre des coups de rabot et des rustines"

Xavier Belin, le secrétaire général de la FNSEA, était l'invité d'Hedwige Chevrillon ce 19 novembre 2013 sur BFM Business.

Xavier Belin, le secrétaire général de la FNSEA, était l'invité d'Hedwige Chevrillon ce 19 novembre 2013 sur BFM Business. - -

Le secrétaire général de la FNSEA était l'invité de BFM Business ce 19 novembre. Il a en particulier commenté l'annonce d'une "remise à plat" de la fiscalité par le Premier ministre.

La FDSEA d'Ile-de-France appelle à un blocus autour de Paris demain, mercredi 20 novembre. L'annonce par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ce mardi 19 novembre, d'un report de l'écotaxe le temps de remettre à plat la fiscalité, n'a visiblement pas changé leur attitude;

Xavier Beulin, le secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), se déclare cependant satisfait de cette annonce. "Il faut y voir clair dans le maquis fiscal actuel, il faut une fiscalité simplifiée, opérationnelle, efficace", réclame-t-il.

Il dit comprendre le ras-le-bol de ceux qui ont décidé de bloquer Paris, lassés par la "réglementation excessive, questions environnementales, absences de perspectives". Il regrette les emportements de précédentes manifestations, mais il rappelle que "les agriculteurs ont promis qu'il n'y aurait plus de violences ni d'actes de destruction".

Les 15 millions du plan d'avenir: "du recyclage"

Sans succès, il demande depuis près d'un mois "un rendez-vous au Premier ministre, pour toute la filière". Xavier Beulin entend faire savoir que ce n'est pas le principe de l'écotaxe qu'il dénonce, mais son "application dans une filière où sur un même produit alimentaire, on peut être taxé de 3 à 5 fois, entre le produit brut et le produit fini".

Selon lui, "toutes les normes" imposées à l'agriculture dans le cadre d'un marché unique européen "devraient être européennes". Tandis que "la norme franco-française alourdit les contraintes par rapport à nos voisins européens". Voisins qui sont aujourd'hui "nos principaux compétiteurs".

Interrogé sur la pertinence du plan d'avenir pour la Bretagne et ses 15 millions de dotation, le représentant du monde agricole pondère. Sur le fond, il regrette qu'il n'y figure "rien sur la recherche, l'innovation, le développement". Sur la dotation, c'est du "recyclage", "de l'argent qu'on prend dans une poche pour mettre dans l'autre", relativise-t-il.

"On en a marre des rustines ici et là" et des "coups de rabot", soupire Xavier Beulin, qui préférerait des objectifs et des moyens de les atteindre. "C'est de stratégies de filières dont nous avons besoin". "On a en France les leaders mondiaux de l'amidon, du sucre, dans le malt, dans les huiles", rappelle-t-il. "C'est moins vrai dans le lait, la viande". Or, nous étions les leaders dans ces domaines, avant de se faire rattraper par nos voisins pour cause de "réglementation tatillonne".

N.G.