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A Hawaï, les femmes peuvent avorter par webcam et en toute sécurité

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- - CC, Flickr (Ged Carroll)

Dans l’archipel américain, obtenir un rendez-vous en urgence chez un gynécologue est difficile et coûteux. La télémédecine permet aux femmes habitants loin des centres médicaux de mettre fin à une grossesse, avec le même niveau de sécurité.

En plus de leurs vertus sociales, les conversations à distance peuvent avoir des vertus médicales. Le site américain Gizmodo rapporte le cas de femmes hawaïennes, dont l’avortement médicamenteux a pu se faire entièrement à distance, grâce à la télémédecine. Dans l’archipel américain aux 137 îles, l’accès aux soins d’urgence est souvent difficile. Seules les îles de Oahu et Maui disposent d’un établissement à même de proposer une pilule abortive, qui peut se prendre jusqu’à dix semaines de grossesse. La moindre consultation implique de réserver des billets d’avion, souvent très coûteux.

Pour rendre le médicament plus accessible, les autorités ont mis en place un système de vidéoconférence sécurisé et conforme à la loi américaine Health Insurance Portability and Accountability Act (HIPAA). Le texte définit notamment des normes en matière de sécurisation des données médicales des patients.

Concrètement, la consultation se déroule selon la procédure habituelle en cas d’avortement médicamenteux - incluant une prescription pour une échographie et des tests sanguins. La pilule abortive est ensuite envoyée par voie postale.

Un avortement aussi sûr

Le site Gizmodo cite une étude menée dans l’Iowa entre juillet 2008 et juin 2015, portant sur près de 20.000 personnes. En cas d’avortement consécutif à une consultation de télémédecine, des effets secondaires nécessitant une prise en charge en urgence ont touché 0,2% des patientes. En cas de consultation en face-à-face, 0,3% des patientes ont connu des effets secondaires majeurs.

Selon les chercheurs, l’usage de la télémédecine n’introduit donc pas de risque supplémentaire lors d’un avortement médicamenteux. Une autre étude menée entre 2010 et 2012 a abouti à des conclusions comparables. Comme à Hawaï, d’autres femmes habitant des zones reculées pourraient avoir accès à une consultation à distance, avec une simple webcam et une connexion internet.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co