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Le vietnamien Bkav prétend avoir piraté la reconnaissance faciale de l’iPhone X

Pour Nguyen Tu Quang, CEO de Bkav, la reconnaissance faciale d'Apple est faillible. Ses ingénieurs tentent de le démontrer dans une vidéo.

Pour Nguyen Tu Quang, CEO de Bkav, la reconnaissance faciale d'Apple est faillible. Ses ingénieurs tentent de le démontrer dans une vidéo. - Bkav

Ses experts n'auraient mis que quelques jours pour casser Face ID, l'élément clé de l'iPhone X. C'est ce qu'affirme Bkav, une société vietnamienne produisant un smartphone avec lequel elle rêve de détrôner Apple et Samsung en Asie du Sud-Est.

Et si la reconnaissance faciale, technologie majeure de l’iPhone X, était aussi son talon d’Achille? La question est soulevée dans une vidéo postée par les spécialistes en sécurité de la société vietnamienne Bkav. On y voit un homme portant un masque en silicone activer un iPhone X protégé par Face ID. Pour tromper le dispositif de sécurité, les experts ont simplement collé sur le masque des photos des yeux, du nez et de la bouche du propriétaire. 

Ces experts affirment sur le site de Bkav avoir réussi cet exploit haut la main: "Beaucoup ont essayé différents types de masques, mais tous ont échoué", souligne la société en expliquant sa méthode sans incriminer une faille de l'iPhone X ou une lacune technologique des ingénieurs d'Apple? Pour parvenir à ses fins elle a utilisé une imprimante 3D classique tandis que le nez et la texture de la peau ont été réalisés à la main par un artiste peintre. Le reste provient de photos imprimées avec une machine classique. La réalisation de ce masque n’aurait coûté que 150 dollars et sa conception n’a duré que cinq jours.

Avec cette démonstration, Bkav tient d'abord à souligner les raisons qui l'ont conduite à toujours mettre en doute la fiabilité de cette technologie: "Nous avons été les premiers au monde à montrer que la reconnaissance faciale n'était pas une mesure de sécurité efficace pour les ordinateurs portables", affirme la société vietnamienne pour qui le système le plus fiable reste l'empreinte digitale.

Un concurrent de l'iPhone en Asie du Sud-Est

Cette affirmation reste à prouver, d’autant que les empreintes ont déjà été hackées à maintes reprises. En 2015, l’association allemande Chaos Computer Club (CCC), l’un des réseaux de hackers les plus réputés de la planète, avait réussi à reproduire l’empreinte digitale d'Ursula Von der Leyen, la ministre allemande de la Défense, à partir d’une série de photos récupéré sur Internet.

Ce smartphone, BPhone, veut devenir en Asie du Sud-Est, le concurrent d'Apple et Samsung.
Ce smartphone, BPhone, veut devenir en Asie du Sud-Est, le concurrent d'Apple et Samsung. © Bkav

Mais le groupe vietnamien entend aussi, via cette opération de communication, assurer la promotion de son BPhone, un smartphone haut de gamme avec lequel il rêve de détrôner Apple et Samsung en Asie du Sud–Est. L’été dernier, son PDG, Nguyen Tu Quang, indiquait publiquement son ambition de faire de Bkav "l'une des marques leaders dans le secteur de la téléphonie mobile". Son smartphone sous BOS (une surcouche d'Android 7.1.2 Nougat), dont l'interface ressemble à celle de l'iPhone, est d'ailleurs doté d'un système de sécurité par empreinte digitale.

À l’époque, personne n’avait relevé ce message, mais grâce au succès de cette vidéo, le nom de Bkav a fait le tour du monde. Reste désormais à savoir si elle a réellement leurré Face ID. C’est actuellement la question que tous les experts se posent alors qu'Apple reste muet.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco