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Après 14 ans d’existence, Facebook vous dit enfin ce que vous avez le droit de publier

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Pour la première fois, le réseau social partage les directives internes données aux modérateurs, pour décider si une publication doit être supprimée ou non.

Ces directives étaient toujours restées secrètes, même si certaines d’entre elles avaient déjà fuité dans la presse. Dans un souci de transparence faisant suite au scandale Facebook / Cambridge Analytica, le réseau social publie pour la première fois la liste exhaustive des consignes données à ses modérateurs.

Grâce à ces informations, chaque membre de Facebook peut désormais mieux anticiper une éventuelle censure de l’une de ses publications. Il aura donc fallu attendre 14 ans pour en prendre connaissance. L'entreprise annonce au passage que les utilisateurs pourront désormais "faire appel" d'une décision de censure.

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Violence envers les animaux : plusieurs exceptions

A l’occasion de la publication de ces directives, Facebook actualise sa page dédiée aux “standards de la communauté”. Pour connaître l’ensemble des limites posées par les équipes de modération du site, il suffit de choisir l’un des chapitre du menu placé à gauche de l’écran. Dans chaque domaine, il faudra ensuite cliquer sur “lire la suite” pour voir apparaître un paragraphe surtitré “évitez de publier”.

Bien que les exemples retenus par Facebook soient nombreux, certains sont évocateurs de la situation complexe dans laquelle peut parfois se retrouver le réseau social. Dans la catégorie “promotion de crime”, on apprend par exemple qu’un membre ne peut promouvoir des actes de violence physique contre des personnes ou des animaux. Dans le second cas, Facebook fait quelques exceptions, notamment s’il s’agit de chasse, de pêche ou d’un sacrifice religieux.

Facebook s’attaque également au suicide et à l’automutilation. Tout contenu qui “favorise, encourage, coordonne ou fournit des instructions sur” le suicide, l’automutilation ou les troubles de l’alimentation sera supprimé. Sur la même page, Facebook affirme proposer des ressources à ses membres qui confieraient une volonté de mettre fin à leurs jours ou de se mutiler. Pour identifier ces situations, le site évoque la détection d’images “montrant plus d’une trace d’automutilation sur une partie du corps et qui mettent l’accent sur une ou plusieurs coupures non cicatrisées”, sans préciser les moyens techniques mis en place pour analyser les millions de photos publiées par les internautes.

La nudité toujours très encadrée (surtout pour les femmes)

Dans la rubrique “intimidation”, Facebook interdit à ses membres de publier des photos d’un ou une ami(e) “en période de menstruation, en train d’uriner, en train de vomir ou en train de déféquer”. Facebook lutte également contre des discours de haine contre des personnes ou des groupes de personnes liées par des caractéristiques communes comme “la race, l’ethnie, l’origine nationale, la religion, l’orientation sexuelle, le sexe, le genre, l’identité sexuelle, et les handicaps et maladies graves.” Par ailleurs, Facebook n’autorise pas “les critiques à l’égard des politiques d’immigration et les arguments qui consistent à restreindre ces politiques.”

Facebook fait le point sur la nudité et les “activités sexuelles chez les adultes”. Sont ainsi prohibées les images montrant “des mamelons de femme découverts, sauf lorsqu’il s’agit d’images illustrant l’allaitement, les moments pendant et après l’accouchement, des interventions dans le domaine médical [...] ou un acte de protestation. Le géant américain censure par ailleurs, un “anus visible” ou “un gros plan sur des fesses entièrement exposées, sauf s’il s’agit d’un montage sur une personnalité publique”. Les caricaturistes devraient donc être préservés.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co