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Comment la Chine utilise LinkedIn pour espionner l'Europe

L'office fédéral allemand de protection de la constitution alerte sur les tentatives d'approche de la Chine via de faux profils créés sur le réseau social professionnel LinkedIn.

L'office fédéral allemand de protection de la constitution alerte sur les tentatives d'approche de la Chine via de faux profils créés sur le réseau social professionnel LinkedIn. - Ilya S. Savenok-GETTY IMAGES NORTH AMERICA-AFP

Selon l'office allemand de protection de la constitution, les services de renseignement chinois utilisent LinkedIn pour nouer des contacts avec des responsables allemands, avec de faux profils professionnels. 10.000 personnes auraient été contactées par ce biais.

Soutirer de l'information en usurpant une identité? Ce procédé vieux comme le monde du renseignement connaît une nouvelle variante sur le réseau social professionnel LinkedIn. De faux profils professionnels "de haut niveau" créés par la Chine nouent des contacts en Occident avec certains responsables. C'est l'office fédéral allemand de protection de la Constitution -Bundesamt für Verfassungsschutz (BfV)- qui a révélé cette nouvelle technique des services de renseignement chinois.

À l'appui de ses affirmations, cet organisme officiel a carrément publié certains faux profils professionnels prétendument utilisés par les services de renseignement chinois: des universitaires et des consultants prétendant appartenir à des institutions ou des universités réputées en Chine. Les noms et profils publiés par le BfV incluent par exemple ceux de Lily Wu et Alex Li du Centre d'études sur le développement sino-européen, et de Laeticia Chen du Centre chinois de politique et d'économie internationale.

Quelque 10.000 citoyens allemands contactés sur LinkedIn

"Il s'agit d'une vaste tentative d'infiltration de certains parlementaires, de ministères et d'agences gouvernementales", ont déclaré les responsables du BfV sur Reuters.

Les informations publiées par les autorités allemandes font suite à une enquête de neuf mois sur les réseaux sociaux qui a débuté en janvier 2017. Quelque 10.000 citoyens allemands, notamment des fonctionnaires et des hommes politiques de haut niveau, ont été contactés de cette manière sur le réseau social professionnel selon le BfV, sachant que sur LinkedIn, on peut accepter une demande de mise en relation d'un profil et l'ajouter à sa liste de contact sans pour autant échanger formellement avec lui.

En réaction aux allégations de l'organisme allemand, un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, les a qualifiées d'informations sans fondements, souligne Reuters.

Frédéric Bergé