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Des hackers ont décelé une nouvelle faille sur la Nintendo Switch

Des hackers ont réussi à installer un système d'exploitation tiers.

Des hackers ont réussi à installer un système d'exploitation tiers. - Timothy A. Clary - AFP

Une équipe de hackers a réussi à installer Linux, un système d'exploitation tiers, sur la console hybride du géant nippon. Une faille qui ouvre potentiellement la voie au piratage de jeux vidéo.

Alors que le succès est au rendez-vous pour la Switch, les développeurs de Nintendo font face à un véritable casse-tête qu'ils vont devoir résoudre rapidement. Des hackers de l’équipe fail0verflow ont en effet réussi à installer le système d’exploitation Linux sur la console hybride, affirmant avoir trouvé une faille que Nintendo ne serait pas en mesure de corriger de sitôt. Ils s'en vantent même sur leur compte Twitter, avec une photo de la Switch bidouillée à la clé et des lignes de code interminables sur l'écran.

Comme l'explique le site TechCrunch, la faille se situe dans la puce Tegra X1 conçue par le fabricant Nvidia, le processeur de la machine. Plus précisément dans sa ROM de démarrage, la mémoire de stockage qui contient des données permettant à la console de démarrer. En d'autres termes, une mise à jour logicielle de Nintendo ne changera rien puisque le "bug" exploité est propre à la puce. Nvidia va donc devoir plancher sur une nouvelle version de son processeur pour les prochaines machines qui sortiront des usines de production.

Plus de dix millions de consoles vulnérables

En attendant, les hackers vont pouvoir détourner la console de son utilisation première et installer diverses applications (internet, messagerie etc.), comme le font les tablettes type iPad. À terme, cette faille pourrait aussi permettre à la Switch d’exécuter des jeux piratés. Reste que les modèles actuels resteront, eux, vulnérables.

Or, en décembre dernier, il s'en était vendu plus de dix millions d’unités à travers le monde après seulement dix mois de commercialisation. Un chiffre qui a évidemment depuis nettement gonflé. Même si "Big N" et son client Nvidia finissent par corriger le tir, cela signifie que plus de dix millions de consoles seront toujours capables de faire tourner des applications non signées.

Ce n'est pas la première fois que la nouvelle console de Nintendo tombe sous les coups des hackers. Il y a quelques mois, une équipe a réussi à trouver des failles permettant d’accéder au noyau logiciel de la console, et de jouer à des jeux anciens ou faits maison. "Les hackers aiment faire des choses impossibles, mais cela ne remettra pas en cause le succès de la Switch", nous a confié le porte-parole d'un grand groupe informatique. Espérons pour Nintendo qu'il ne se trompe pas. De son côté, la firme de Kyoto n'a pas répondu à nos sollicitations.

Julien Mouret