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Elon Musk dévoile son plan pour aller à la conquête de Mars dès 2023

Elon Musk, fondateur de Tesla et SpaceX, révèle très précisément comment rendre possible la conquête de Mars.

Elon Musk, fondateur de Tesla et SpaceX, révèle très précisément comment rendre possible la conquête de Mars. - Robyn Beck - AFP

Dans un article publié dans une revue scientifique, le patron de SpaceX indique très précisément comment et quand les humains pourront quitter la Terre pour s'installer sur Mars. Les premiers vols pourraient commencer dès 2023.

L’humain est-il voué à rester un terrien ? Pour Elon Musk, patron de Space X, pas vraiment. Selon le dirigeant, il a vocation à devenir un être multiplanétaire. Et pour le devenir, Mars est un passage obligé. Dans un article de 16 pages publié dans la revue New Space, Elon Musk dévoile son calendrier, mais aussi les conditions à remplir pour réussir une colonisation massive de la planète rouge. Petite précision, ce papier est accessible gratuitement en ligne, mais sera retiré du site le 5 juillet.

Il va falloir d'abord baisser le coût du transport pour le rendre "moins coûteux que des études à l'université". Il parle évidemment des tarifs dans une grande fac américaine, mais quand même... S’il y parvient, les premiers humains pourraient potentiellement quitter la terre dès 2023.

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- © New Space

Passer de 10 milliards de dollars par personne à 100.000 dollars

Tout reste à faire, car Elon Musk estime que le coût pour envoyer les 12 premières personnes nécessaires pour préparer le terrain est de 10 milliards de dollars… par personne. "Il faut ensuite ramener ce budget au prix moyen qu’un Américain investira dans un logement, soit environ 200.000 dollars, explique le patron de SpaceX qui estime que ce budget pourrait même être très vite réduit de moitié. Pour Musk, si cette condition est remplie, "la probabilité d’établir une colonie humaine sur Mars est très élevée puisque l’investissement sera moins élevé qu’une année d’étude dans une université".

Dans son article, il détaille précisément comment il peut parvenir à réduire les coûts de ce voyage de 75,3 millions de kilomètres. Tout d’abord, l’engin qui transportera les colons devra être immense pour emmener en une seule fois un millier de personnes, des vivres et l’équipement nécessaire pour qu’ils soient totalement autonomes. Et pour propulser ce vaisseau, il faut créer un lanceur monumental capable de créer une poussée de 13.000 tonnes. En 2016, Robert Zubrin, fondateur de la Mars Society, donnait plus de détail sur ce point. Il expliquait que pour atteindre cette poussée, le lanceur devrait être équipé de 42 moteurs surpuissants capables d’arracher une masse de 10.500 tonnes à la gravité terrestre jusqu’à l’orbite terrestre.

Une fois sur Mars, les choses ne font en fait que commencer. En effet, l’équipage devra être capable de produire l’énergie nécessaire pour que le vaisseau puisse retourner sur Terre afin de transporter une nouvelle équipe. Là encore, les choses se compliquent, car pour éviter de trop consommer lors du décollage, l’appareil devra rester en orbite et donc faire le plein sans se poser. Quant au carburant, ce sera du méthane ou de l’hydrogène.

La Russie, l'Europe et la Chine en compétition pour la conquête martienne

Si ce projet peut paraitre irréaliste, plusieurs états du monde le prennent très au sérieux et investissent des dizaines de milliards pour le réaliser. Aux États-Unis, la Nasa collabore évidemment avec Space X dans son projet.

La Chine à plus que des projets puisqu’elle a déjà déployé une mini-station spatiale pas trop loin de la terre et en prépare une plus grande afin de préparer ses spationautes à de très longs séjours dans l’espace. L’Empire du Milieu est aussi très avancé dans les lanceurs. En novembre dernier, elle a réussi à faire décoller une gigantesque fusée, Longue Marche 5.

En Russie, les travaux sur les voyages habités sur Mars ont démarré dans les années 60. S'ils n’ont jamais été interrompus, ils ont été ralenti pour des raisons financières. Pour partager les coûts, une collaboration avec l’Europe a été signée en 2002 pour l'envoi en 2030 d’un équipage de 6 personnes pour une mission de 440 jours. À l’époque, le projet avait été chiffré à 20 milliards de dollars dont 30 % apportés par la Russie.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco