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La cyber-armée américaine prend officiellement ses quartiers au Pentagone

L'US Cyber ​​Command (CyberCom) devient le 10e commandement de combat de l’armée américaine. A sa tête, devient le général Paul Nakasone qui a aussi pris la tête de la NSA

L'US Cyber ​​Command (CyberCom) devient le 10e commandement de combat de l’armée américaine. A sa tête, devient le général Paul Nakasone qui a aussi pris la tête de la NSA - ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Le Sénat a approuvé le projet de faire de l'US Cyber Command (CyberCom), le 10e commandement de combat de l’armée américaine. À sa tête, le lieutenant général Paul Nakasone, qui devient également patron de la NSA (agence de renseignements militaire).

C’est un virage historique pour les forces armées américaines qui mettent la cyberdéfense au même niveau que la défense aérienne, terrestre ou maritime en donnant son autonomie à l'US Cyber ​​Command (CyberCom), une unité créée en 2009. A la tête des opérations, le lieutenant général Paul Nakasone qui succède aussi à Mike Rogers à la tête de la NSA, l’agence américaine de renseignements militaire. CyberCom devient officiellement le 10e commandement de combat de l’armée américaine, comme le rapporte le site du Pentagone.

"Tout comme nos militaires doivent être prêts à défendre notre nation contre des actes hostiles terrestres, aériens et maritimes, nous devons aussi être prêts à dissuader et, si nécessaire, réagir aux actes hostiles dans le cyberespace", a déclaré Dana W. White, porte-parole du Pentagone lors de la cérémonie organisé pour cette prise de fonction.

"Armes cybernétiques, cyber-boucliers et cyber-combattants"

Comme l’a soutenu Patrick Shanahan, secrétaire adjoint à la Défense, la cyberguerre a déjà commencé. "Pendant plus de 1000 ans, les militaires ont rivalisé pour la domination sur terre et sur mer. Au cours des 100 dernières années, nous avons dominé dans l'air. Aujourd'hui, nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère. La défense du cyberespace et de l'espace est aussi stratégique que la terre, la mer et l'air". Il demande au nouveau patron de la NSA "de construire et renforcer l’arsenal d'armes cybernétiques, cyber-boucliers et cyber-combattants".

Le général Nakasone a dévoilé sa volonté de mieux protéger les secteurs industriels stratégiques notamment "les réseaux électriques". Il a aussi annoncé qu’il décidera d’ici l’été prochain si CyberCom sera totalement intégré dans la NSA ou si son commandement conservera une certaine autonomie. Une question qui semble déjà tranchée, selon les experts américains.

Cette équipe compte 7000 employés quand la NSA compte 38.000 membres civil et militaires en plus de 17.000 entreprises privées qui lui fournissent un soutien. Mais l’effectif de CyberCom se développe. Il atteindra 20.000 personne qui rejoindront l’Integrated Cyber ​​Centre (ICC), un campus de six bâtiments actuellement en construction à Fort Meade dans le Maryland où se trouve la NSA. Ce projet représente un coût de 500 millions de dollars et sera opérationnel en 2028.

L'armée américaine interdit à ses troupes d'utiliser les smartphones de Huawei et ZTE

L'armée américaine a pris une décision inédite. Ce vendredi 4 mai, elle a dévoilé l'interdiction pour ses troupes, où qu'elle se trouve sur le globe, d'utiliser des smartphones de Huawei et ZTE.

Selon un porte-parole du Pentagone, Dave Eastburn, ces smartphones présentent des risques de sécurité "inacceptables pour le personnel, les informations et les missions militaires". Le responsable ajoute qu'il "n'était pas prudent [...] de continuer à les vendre" dans les magasins gérés par l'armée dans les bases américaines à travers le monde.

Ces deux marques sont dans le viseur de l'administration américaine depuis plusieurs mois. Les opérateurs télécoms et les grandes chaînes de produits technologiques ont déjà annoncé qu'ils ne les distribueraient plus.

Il y a quelques semaines, Huawei et ZTE ont été informés qu'ils ne pourraient plus utiliser des composants américains (matériel ou logiciel) dans leurs smartphones. Cette sanction repose sur la vente en 2016 de produits achetés aux États-Unis à l'Iran et en Corée du Nord malgré l'embargo américain.

Le porte-parole de Huawei, Charles Zinkowski, a affirmé que les appareils de la compagnie respectaient les normes les plus élevées en termes de sécurité et de confidentialité dans tout pays où elle opère, y compris aux États-Unis. De son côté, ZTE a décidé de faire faire appel pour réclamer la levée des sanctions.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco