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Le Projet militaire Maven provoque une guerre interne chez Google

"Don’t be evil": la devise de Google est mise à mal par le projet Maven qui a développé une intelligence artificielle pour équiper les drones du Pentagone. Les salariés du groupe ont lancé une pétition pour alerter sur les risques de cette collaboration guerrière.

Google a reconnu récemment fournir au Pentagone une intelligence artificielle de reconnaissance pour équiper les drones de l’armée envoyés sur les terrains d’opération. Auprès du public, l’affaire ne passe pas bien, mais les salariés du groupe californien ont également du mal à avaler la pilule. Dans une pétition interne qui a déjà recueilli plus de 3000 signatures, les salariés réclament l’arrêt de ce partenariat révélé sous le nom de "Projet Maven".

Dans un texte adressé à Sundar Pichai, PDG, les Googlers rappellent la devise de l’entreprise: "Don’t be Evil" (ne soit pas malveillant). Et pour eux, une frontière a été franchie. Ils estiment que cette collaboration va "irrémédiablement salir l'image de marque de Google et son attractivité auprès des talents". Ils craignent même que l’entreprise rejoignent le clan des sociétés comme Palantir ou Raytheon qui mettent leurs technologies au service de l’armée.

Des hauts responsables de Google conseillent les militaires

Apparemment, les tentatives de la direction du groupe pour nuancer son travail avec les militaires n’ont pas convaincues. En mars, un porte-parole de Google précisait que TensorFlow, l’IA qui équipe les drones "n'est utilisée qu'à des fins non offensives" et qu’elle n’est pas conçue pour effectuer de la reconnaissance faciale. Il précisait aussi que ce n’est pas la première fois que le groupe fournit des solutions technologiques à des agences gouvernementales.

D’ailleurs depuis 2016, Eric Schmidt, ex-président de Google et toujours membre du conseil d’administration d’Alphabet, sa maison-mère, fait partie d’un comité d’experts en technologie du Pentagone qui compte aussi parmi ses membres Milo Medin, l’un des vice-présidents de Google.

Pascal Samama