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Les pays de l'Union européenne s'accordent pour ne pas rater la révolution des réseaux 5G

La technologie de réseau mobile a l'ambition de numériser et rendre connectable tous les aspects de la vie quotidienne et de l'industrie.

La technologie de réseau mobile a l'ambition de numériser et rendre connectable tous les aspects de la vie quotidienne et de l'industrie. - Pau Barena-AFP

Le Parlement, le Conseil et la Commission de l'UE se sont accordés pour que soient attribués aux opérateurs des licences 5G d'une durée harmonisée de 20 ans. L'accord porte aussi sur la sélection de fréquences communes. L'ambition des réseaux 5G est de numériser et connecter tous les aspects de la vie quotidienne et de l'industrie.

L'Europe n'a pas l'intention de prendre le train de la 5G en marche. Soucieux d'anticiper et de coordonner dans l'UE le déploiement de ces réseaux mobiles de nouvelle génération, qui doit débuter en 2020, le Parlement européen, le Conseil et la Commission sont parvenus à un accord politique d'envergure.

Ensemble, ils ont approuvé des mesures clés visant à harmoniser dans l'UE, tant les fréquences radio communes à utiliser que la durée des futures licences 5G qui seront attribuées aux opérateurs télécoms dans chaque pays.

La 5G offrira du bas débit jusqu'au très haut débit

"Nous jetons les bases du déploiement de la 5G dans l’ensemble de l’Europe. C'est essentiel car de nombreuses applications, allant des véhicules connectés aux villes intelligentes et à la télémédecine, ne seront pas opérationnelles sans une excellente connectivité" a commenté Andrus Ansip, vice-président de la Commission, en charge du marché unique numérique.

Beaucoup voient la 5G s'accompagner d'une multiplication du nombre de terminaux connectés et des réseaux disponibles, segmentés en fonction des usages (bas débit pour les objets connectés, très haut débit pour la vidéo…). La 5G n'est pas tant une technologie universelle qu’une technologie polymorphe capable de s’adapter à tous les usages jusqu’aux plus exigeants. "Les opérateurs d'infrastructures comme les ports, aéroports, autoroutes et chemins de fer font partie des acteurs qui font de potentiels très bons candidats pour des fréquences à destination de la 5G", a d'ailleurs rappelé le président de l'Autorité française de régulation des télécoms (Arcep), Sébastien Soriano, lors du salon du mobile MWC, qui a fermé ses portes à Barcelone, le 1er mars dernier.

Ne pas commettre les erreurs commises avec la 4G

Au terme de l'accord conclu par les pays de l'UE, la durée des licences 5G accordées seront harmonisées dans l'Union Européenne sur 20 ans, même si la Commission avait proposé 25 ans. De quoi assurer aux opérateurs télécoms une bonne prévisibilité de leurs investissements. Une durée longue offre "une plus grande sécurité juridique aux opérateurs et aux investisseurs, ainsi qu'une plus grande uniformité dans les pays de l'UE. Pas l'approche fragmentaire que l'Europe a aujourd'hui" a commenté l'exécutif européen, faisant allusion aux licences 3G et 4G de durée très variables allouées jusqu'à présent dans les pays de l'UE.

L'autre point clé de l'accord européen concerne les fréquences des réseaux 5G. L'Europe tient à coordonner et s'entendre pour libérer suffisamment de fréquences en plus de le bande des 700 MHz, déjà prévue et que les États de l'UE devront allouer à la 5G en 2020. L'accord prévoit l'utilisation des bandes 3,6 GHz et 26 GHz qui devront être affectées à la 5G entre 2020 et 2022. Ce calendrier est l'occasion pour la Commission pour faire son auto-critique. 

"L'Europe est arrivée très tardivement à la 4G, en partie à cause de la disponibilité limitée des fréquences appropriées à une échelle suffisante, des termes économiques peu attrayants pour l'acquisition de ces fréquences et pour motiver l'investissement dans ces réseaux. Nous ne voulons pas faire la même erreur avec la 5G" conclut Andrus Ansip, le vice-président de la Commission, sur son blog.

Frédéric Bergé