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Sophia devient le premier robot de la planète à devenir citoyen d'un pays

Sophia est déjà une star. Jimmy Fallon l'a même taquiné en lui demandant si elle contait "détruire l'espèce humaine". "Ok, je vais le faire", a-t-elle répondu.

Sophia est déjà une star. Jimmy Fallon l'a même taquiné en lui demandant si elle contait "détruire l'espèce humaine". "Ok, je vais le faire", a-t-elle répondu. - Capture Youtube

Le robot humanoïde Sophia va devenir saoudienne. Le pays le plus peuplé du Golfe multiplie les annonces destinées à montrer ses ambitions dans les technologies du futur. Le prince héritier a dévoilé hier le projet d'une ville futuriste nécessitant un investissement de 500 milliards de dollars.

Sur Twitter, ce message pourrait résonner autant que celui du premier astronaute lorsqu'il posa le pied sur la lune. Il a été rédigé par un robot doté d'une intelligence artificielle. Invitée sur la chaine Arab News, Sophia -c'est son nom- vient de déclarer sa joie d'avoir été accueillie parmi les humains: "c’est historique d’être le premier robot au monde à être reconnue comme une citoyenne". Son pays d'adoption c'est l'Arabie Saoudite et les autorités royales ont relayé la déclaration de Sophia sur Twitter.

Cette annonce a été faite à l'occasion du Future Investment Initiative, une conférence qui se tient actuellement à Riyad. Son but est d'une part, de montrer que la stratégie économique du royaume n'est plus exclusivement basée sur le pétrole, mais surtout que le futur du pays repose sur les nouvelles technologies. Un ministre de l'intelligence artificielle a d'ailleurs été nommée il y a quelques jours.

Comme nous l'a expliqué Deemah Alyahya, présidente de la National Digitization Unit, le but de l'Arabie saoudite est de devenir une "Digital Nation" et de s'imposer comme le centre de l'innovation au Moyen-Orient.

L'Arabie Saoudite est d'ailleurs déjà le principal partenaire de Vision Fund, le fonds d'investissement créé cette année par le japonais SoftBank qui dispose de 100 milliards de dollars pour investir dans les start-up. Elle a injecté 45 milliards dans ce fonds déjà considéré à lui seul comme un des grands géants de l'investissement technologique. Et parmi les autres partenaires de Vision Fund, on trouve Dubaï, Apple, Qualcomm, Foxconn et Sharp.

En plus de l'organisation politique et de l'investissement financier, l'Arabie saoudite a un projet très concret pour faire rêver les geeks et attirer les milliardaires. Il s'agit de Neom, une mégalopole deux fois plus grande que l'Ile-de-France qui sera érigée en plein désert sur les rives de la mer Rouge. un projet pharaonique à 500 milliards de dollars. 

Ce projet, piloté par Klaus Kleinfeld, ex-PDG de Siemens et d'Alcoa, promet d'offrir des conditions de vie inédites dans le royaume et certainement sur la planète.

En le présentant au public, le prince Mohammed Ben Salmane a révélé que cette cité pharaonique sera alimentée par des énergies propres (solaire et éolienne), qu'elle sera connectée, mais surtout qu'elle devrait accueillir "plus de robots que d’habitants".

Discrètement, mais avec des moyens financiers hors du commun, l'Arabie Saoudite ne se contente pas de rattraper son retard vis-à-vis de l'Asie, des États-Unis ou d'Israël, elle vient de prendre une petite décennie d'avance dans les technologies.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco