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Washington bannit l'antivirus russe Kaspersky de ses administrations

Le siège mondial de Kaspersky se trouve à Moscou.

Le siège mondial de Kaspersky se trouve à Moscou. - Kirill Kudryavstev - AFP

Les agences fédérales américaines peuvent-elles protéger leurs systèmes informatiques avec un logiciel russe? Le gouvernement américain, qui craint un cyberespionnage, a décidé de bannir Kaspersky de ses services.

Le gouvernement américain a interdit mercredi aux agences fédérales d'utiliser les logiciels de la société russe Kaspersky Labs, spécialisée dans la sécurité informatique, en raison des liens supposés de l'entreprise avec les services de renseignement russes.

La ministre de la Sécurité intérieure par intérim, Elaine Duke, a donné l'ordre à tous les fonctionnaires fédéraux de désinstaller d'ici 90 jours tous les logiciels antivirus de Kaspersky Labs des ordinateurs du gouvernement et des agences fédérales.

"Le ministère est préoccupé par les liens que certains responsables de Kaspersky entretiennent avec les services de renseignement et d'autres agences gouvernementales russes", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Elle a ajouté craindre que les services de renseignement russes utilisent les voies légales pour exiger l'assistance de Kaspersky, y compris en interceptant des échanges qui transitent par les réseaux de télécommunication russes.

Kaspersky se dit "injustement accusée"

"Le gouvernement russe, qui pourrait agir seul ou avec la collaboration de Kaspersky, pourrait profiter des produits de Kaspersky pour accéder à des documents et des systèmes informatiques du gouvernement fédéral et les compromettre, ce qui a un impact direct sur la sécurité nationale des États-Unis", a ajouté Elaine Duke.

Mardi, le bureau chargé des achats du gouvernement fédéral américain (GSA) avait retiré Kaspersky Labs de la liste des vendeurs agréés. Kaspersky Labs, qui produit un logiciel anti-virus très populaire et réalise 85% de ses ventes à l'exportation, nie toute implication avec les autorités russes, affirmant être "injustement accusée sans preuve concrète pour étayer ces fausses allégations".

Le groupe, qui dit se retrouver "au centre d'un conflit géopolitique", a souligné mercredi qu'il n'était pas un opérateur téléphonique et qu'il n'était donc pas soumis aux lois russes évoquées par Elaine Duke.

Pas de liens contraires à l'éthique

"Kaspersky Lab a toujours reconnu fournir des produits et services appropriés aux gouvernements du monde entier pour les protéger des menaces informatiques, mais nous n'entretenons pas de liens contraires à l'éthique avec quiconque et nous ne sommes liés à aucun gouvernement, y compris le gouvernement russe", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Des responsables des services de renseignement américains avaient fait part de leurs inquiétudes sur les liens supposés de Kaspersky Labs avec l'armée et les services secrets russes au cours d'une audition au Congrès en mai, sans toutefois préciser ces accusations.

Les relations entre les États-Unis et la Russie sont tendues depuis l'ingérence supposée de Moscou dans le scrutin présidentiel américain l'an dernier.

P.S. avec AFP