2014 : l'année du dollar?
C'est une visite à gros enjeux économiques. Le Secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, débute ce mardi 7 janvier sa tournée européenne en rencontrant François Hollande avant de se rendre, au Portugal, mercredi.
Jacob Lew va notamment mettre l'accent, sur la nécessité, pour l'Europe de relancer sa demande, la croissance européenne marquant le pas en comparaison de celle des Etats-Unis.
Cette dissymétrie risque, en 2014, de faire flamber les cours du dollar. En effet, plusieurs éléments vont exercer des pressions à la hausse sur le billet vert.
D'abord, la Réserve fédérale américaine (Fed) va progressivement diminuer l'ampleur de son soutien à l'économie, entraînant une hausse des taux et, mécaniquement, un renchérissement du dollar. Lors de sa réunion du 18 décembre, elle a déjà annoncé qu'elle réduira le montant de ses rachats d'actifs de 85 à 75 milliards de dollars.
L'euro à 1,24 dollar fin 2014?
Nordine Naam, stratégiste chez Natixis, estime que Janet Yellen, qui va prendre officiellement la présidence de la Fed le 1er février, va freiner la tendance, en adoptant un ton accommodant, lors de ses premières déclarations. "Elle pourra tenter de limiter la remontée du dollar", explique-t-il.
"Mais si les indicateurs économiques restent bon, comme on l'a encore vu la semaine dernière, notamment sur l'emploi, le marché va pousser un peu plus le dollar vers le haut", poursuit-il. De plus, "la Fed pourrait effectuer un resserrement monétaire en 2015, et le marché anticiperait alors dès cette année ce mouvement'', ajoute-t-il.
Le stratégiste table ainsi sur une hausse assez lente du dollar au premier semestre, qui s’accélérerait au second. Il anticipe un euro à 1,28 dollar à fin 2014 contre 1,36 actuellement. Les analystes de Morgan Stanley, cités par Morningstar, anticipent eux un chiffre de 1,24 dollar.
De bon augure pour le déficit
Autrement dit, l'euro devrait baisser face à la monnaie américaine, ce qui serait de nature à favoriser les entreprises exportatrices qui dépendent énormément du cours de l'euro. Arnaud Montebourg aime ainsi rappeler qu'une hausse de 10 centimes de l'euro face au dollar "c’est un milliard de chiffre d’affaires en moins pour Airbus".
Autre avantage: les cours du pétrole étant libellés en dollars, une hausse de la devise américaine a tendance à faire chuter les cours du baril de brut. Ce qui n'est pas anodin quand on sait que la facture énergétique représente la plus grande partie du déficit commercial de la France qui avait atteint 67 milliards d'euros en 2012.