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« 30 milliards, ce n’est que 0,03% de la richesse européenne ! »

Jean-Pierre Jouyet, Président de l’Autorité des marchés financiers

Jean-Pierre Jouyet, Président de l’Autorité des marchés financiers - -

Invité de Bourdin Direct, le Président de l’Autorité des marchés financiers, Jean-Pierre Jouyet fait le point sur la crise grecque, relativisant l'aide de l’UE.

30 milliards d'euros d'aide d'urgence vont être accordés cette année à la Grèce par les pays de la Zone euro. « Un chiffre qui parait énorme », reconnaît le Président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, invité de Bourdin Direct ce vendredi. Mais ce n’est jamais que 0,03% de la richesse européenne, relativise-t-il aussitôt. Et on ne va quand même pas casser l’Europe et l’euro – la seule grande aventure européenne –, pour 30 milliards d'euros par an. [D’autant que] les contreparties demandées sont extrêmement rigoureuses : gels de salaires des fonctionnaires, réduction du train de vie des Grecs, augmentations d’impôts, mesures fiscales pour les hauts revenus… »

« Maintenant sous surveillance, la Grèce ne peut plus tricher »

Rappelant par ailleurs que la Grèce a « caché à plusieurs reprises – vers 2002-2003, puis, malgré les avertissements, aux alentours de 2007-2008 –, une partie de [sa] dette et la situation réelle de [son] déficit », il explique : « on pensait que celui-ci tournait autour de 3 à 4% du PIB, alors qu’il était supérieur à 10%. » Mais, interrogé sur la possibilité que la Grèce "triche" à nouveau, Jean-Pierre Jouyet affirme : « Non, là je crois vraiment que, compte tenu des mécanismes de surveillance et des changements de gouvernement intervenus en Grèce… ils sont vraiment sous surveillance de l’UE et du FMI, et ils n’ont plus aucune marge de manœuvre pour "maquiller leurs comptes". »

« Il faut qu’il y ait un arbitre en Europe »

Reconnaissant que « l’Europe a manqué de réactivité dans cette crise grecque », Jean-Pierre Jouyet, qui fait ici le parallèle avec la crise aérienne due au nuage de cendres volcaniques, souligne le fait qu’« il faut qu’il y ait un arbitre en Europe ».

Pour retrouver le podcast intégral de l’interview de Jean-Pierre Jouyet, cliquez ici.

La Rédaction