Ceux à qui le prix Nobel de la paix ne plaît pas
Alors que les dirigeants de l'Union européenne se félicitent en choeur, d'autres ont fait part de leur déception, voire de leur indignation après l'attribution du prix Nobel de la paix à l'Union européenne.
Rare voix discordante au sein de l'institution, l'eurodéputé eurosceptique britannique Nigel Farage a estimé que ce prix "montre que les Norvégiens ont un réel sens de l'humour". "L'UE a créé de la pauvreté et du chômage pour des millions de gens", et attisé l'animosité entre pays du nord et du sud de l'UE, a-t-il jugé.
Hors les instances de l'UE, la critique se fait en revanche acerbe. La plus saisissante est venue du prix Nobel de la paix polonais Lech Walesa, qui s'est dit "surpris et déçu". "Certes, l'Union européenne tente de changer l'Europe et le monde de manière pacifique, mais elle se fait payer pour ça, alors que les activistes s'engagent dans leur action juste pour défendre une idée", a expliqué le leader historique du syndicat Solidarité et symbole de la victoire pacifique contre le régime communiste polonais.
De son côté, l'ex-dissidente soviétique et militante russe pour la défense des droits de l'Homme Lioudmila Alexeeva a regretté que les Nobel n'aient pas préféré récompenser des défenseurs des libertés, tels que "des prisonniers politiques iraniens" ou les "défenseurs des droits de l'Homme" en Russie.
En France, les extrêmes réagissent
En France, les eurosceptiques ont aussi donné de la voix. Nicolas Dupont-Aignan a ironisé sur un "prix Nobel à titre posthume pour l'Union européenne", considérant que "l'Union européenne a recréé des tensions et rouvert les plaies que l'Europe de la paix avait refermées".
Jean-Luc Mélenchon, lui, a décerné vendredi le prix de "l'humour noir" au comité Nobel de la Paix qui a couronné l'Union européenne. Un terme repris par son partenaire au sein du Front de gauche, Pierre Laurent. "On comprend qu'elle n'ait pas reçu le prix nobel d'économie tant sa politique aggrave la crise et le chômage", s’est moqué l'ex-candidat du Front de gauche à l'Elysée.
Marine Le Pen, enfin, a également fustigé la décision du comité Nobel: "L'Union européenne est aujourd'hui le premier facteur de désunion et de montée des tensions entre les nations européennes, en organisant une concurrence féroce entre les peuples, en méprisant toute forme d'expression démocratique et en sacrifiant partout la prospérité sur le dogme de l'euro".