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Afrique: "Il ne faut pas passer de l'hyper pessimisme à l'optimisme béat"

Les pays pétroliers, selon le FMI, font partie des pays les mieux lotis de l'Afrique subsaharienne

Les pays pétroliers, selon le FMI, font partie des pays les mieux lotis de l'Afrique subsaharienne - -

Serge Michailof, enseignant à Sciences-Po et invité de BFM Business prévient: si l'Afrique subsaharienne connaît une forte croissance, elle n'en cache pas moins des situations hétérogènes.

François Hollande se rendait ce vendredi 12 octobre à Dakar (Sénégal) pour ouvrir "une nouvelle page" dans les relations entre la France et l’Afrique. L’Afrique sub-saharienne connaît d’ailleurs actuellement une croissance à faire pâlir d’envie les pays de la zone euro. Le FMI rapporte que cette région géographique va connaître une croissance de 5% en 2012 et 5,7% l’année prochaine.

Invité dans l’émission le 12-30 de BFM Business, Serge Michailof, professeur à Sciences-Po et spécialiste de l’économie africaine, assure que cette croissance s’explique par trois facteurs: la bonne tenue des cours des matières premières extraites liée à la demande chinoise, une meilleure gestion macroéconomique, et des annulations de dette qui ont permis aux pays de sortir de la crise de l’endettement.

Mais il prévient: si l’Afrique subsaharienne va beaucoup mieux, "il ne faut pas passer de l’hyper pessimisme à un optimisme béat".

Il explique ainsi que cette région géographique connaît une multitude de situations, avec d’une part "des eldorados pétroliers" et d’autre part des " pays qui connaissent des difficulté dramatiques comme le Mali".

Les pays pétroliers et côtiers s'en tire le mieux

Les prévisions du FMI confirment cette tendance. L’institut dirigé par Christine Lagarde, dans son rapport sur les perspectives économiques de 2012, estime que le Mali va voir son économie se replier de 4,5% cette année pouis rebondir légèrement en 2013 à 3%.

A l’inverse, les pays exportateurs de pétrole (Nigeria, Angola, Gabon, Guinée équatoriale) devraient voir leur croissance s’élever à 6% en 2012 et 7,5% en 2013.

Serge Michailof cite ces derniers pays comme des lieux propices à l’investissement, au même titre que les "pays côtiers avec une plate-forme portuaire suffisante et une économie diversifiée". Il cite notamment le Ghana et le Cameroun.

Julien Marion