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Alimentation: Bruxelles veut mettre fin aux "doubles standards" des grandes marques

Du Nutella "moins crémeux"?  (photo d'illustration)

Du Nutella "moins crémeux"? (photo d'illustration) - Charly Triballeau - AFP

Du Nutella "moins crémeux", du Coca-Cola "moins riche" ou du chocolat en poudre Nesquik de Nestlé moins "intense". La qualité des produits n'est pas toujours la même dans les différents États membres de l'UE, surtout en Europe de l'Est. La Commission européenne a donc publié des recommandations.

La Commission européenne a publié mardi des recommandations aux États membres pour les aider à lutter contre les "doubles standards" dans la "qualité" des produits alimentaires des grandes marques, dénoncés en particulier par les pays d'Europe de l'Est. La Commission travaille également à développer une nouvelle méthodologie destinée à "améliorer les tests comparatifs réalisés sur les denrées alimentaires" afin de déceler d'éventuelles différences de "qualité", à laquelle elle va dédier un budget de 1 million d'euros.

Des pays d'Europe centrale et orientale, Hongrie et Slovaquie en tête, dénoncent depuis plusieurs mois à Bruxelles la différence de qualité de certains produits de marque, pourtant commercialisés sous le même emballage, selon les pays: Nutella "moins crémeux", Coca-Cola "moins riche" ou chocolat en poudre Nesquik de Nestlé moins "intense".

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, était intervenu en personne dans le débat au cours de l'été. "Je n'aime pas l'idée qu'il y ait des citoyens de seconde catégorie en Europe", avait déclaré Jean-Claude Juncker fin juillet après une rencontre avec le Premier ministre slovaque Robert Fico. Une opinion réitérée lors de son discours sur l'état de l'Union le 13 septembre.

Améliorer la qualité des produits

La Commission promet également de financer "les travaux visant à recueillir des éléments de preuve et à contrôler l'application de la réglementation" des États membres soucieux de prendre des mesures pour faire respecter la législation européenne, à hauteur de 1 million d'euros.

Dans son guide, l'exécutif européen rappelle que les autorités nationales de surveillance des marchés peuvent se référer à deux pans de la réglementation. D'une part, celle "concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires, qui oblige à fournir aux consommateurs des informations suffisantes et fiables", par exemple l'indication de tous les ingrédients sur l'étiquette d'un produit. D'autre part, la directive sur les pratiques commerciales déloyales.

"Nous voulons que (les producteurs) améliorent la qualité de leurs produits (...) La deuxième meilleure solution serait de changer les emballages, mais ce n'est pas ce que je veux", a expliqué mardi la commissaire européenne chargée de la protection des consommateurs, Vera Jourova, lors d'une conférence de presse. La Tchèque a assuré qu'en cas de preuve avérée de tricherie volontaire, elle "n'hésitera pas à conseiller aux consommateurs de ne pas acheter un produit" particulier, tout en refusant de parler d'appel au boycott. Elle a ajouté que le dialogue avec les fabricants et les distributeurs commençait déjà à porter ses fruits, citant l'exemple d'un producteur de gaufres industrielles allemand qui a remplacé l'huile par du beurre et d'un fabricant de produits pour bébé qui a décidé de modifier ses recettes.

D. L. avec AFP