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Economie et Social

Allemagne: une coalition suspendue au salaire minimum

Angela Merkel n'obtiendra un gouvernement commun avec le SPD qu'à condition d'accepter de créer un salaire minimum.

Angela Merkel n'obtiendra un gouvernement commun avec le SPD qu'à condition d'accepter de créer un salaire minimum. - -

Le CDU de la chancelière allemande et le SPD continuent de négocier pour mettre en place une coalition. Mais les discussions achoppent sur le salaire minimum, une exigence du parti de gauche allemand.

Angela Merkel pourrait choisir cette semaine son nouveau partenaire de coalition. Pour la deuxième fois, elle rencontre, ce lundi 14 octobre, les sociaux-démocrates du SPD pour des entretiens préliminaires. Un préalable avant d'entamer d'éventuelles négociations en vue de former une coalition gouvernementale.

Le SPD a lâché du lest sur les hausses d'impôts, mais a fait du salaire minimum une condition sine qua none pour sa participation à un gouvernement commun. "Il n'y aura pas de gouvernement avec le SPD sans un accord sur un salaire minimum national de 8,50 euros de l'heure", a martelé la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, dans les colonnes du Bild am Sonntag, le Journal du Dimanche allemand.

Pas d'effet sur les entreprises exportatrices

Outre-Rhin, le salaire minimum, unique et commun, comme le SMIC en France, n'existe pas. Ce sont les partenaires sociaux qui négocient des salaires planchers, branche par branche. Mais dans certains secteurs, comme l'agriculture ou les services à la consommation, les salaires ne dépassent parfois pas les 3 euros de l'heure.

En faisant du salaire minimum un casus belli, les sociaux-démocrates veulent donner un gage à leurs militants, qu'ils ont promis de consulter sur un éventuel accord de coalition. Mais certains conservateurs, proches du patronat, refusent catégoriquement un smic généralisé, et agitent l'épouvantail d'une perte de compétitivité.

Une étude récente, de l'institut allemand pour la recherche économique (DIW) tempère ces craintes. L'impact sur la compétitivité serait très faible, car les entreprises qui exportent, peu concernées par les bas salaires, seraient peu touchées.

Pas de quoi rallier d'office les conservateurs. Angela Merkel rencontrera les Verts une nouvelle fois mardi, comme pour montrer au SPD qu'il n'est pas le seul partenaire possible…

Delphine Liou