BFM Business
International

Angela Merkel juge les réformes en France insuffisantes

Angela Merkel le 4 décembre 2012 lors de sa réélection à la tête de la CDU.

Angela Merkel le 4 décembre 2012 lors de sa réélection à la tête de la CDU. - Johannes Eisele - AFP

Dans un entretien au quotidien Die Welt, la chancelière allemande juge insuffisantes les réformes engagées en France et en Italie, une semaine après le répit accordé par Bruxelles aux deux pays pour améliorer leurs finances.

Peut mieux faire. C'est en substance le message qu'adresse Angela Merkel à la France et l'Italie. Dans un entretien au quotidien Die Welt à paraître dimanche, la chancelière allemande estime insuffisants les efforts français et italiens.

La Commission européenne "a établi un calendrier selon lequel la France et l'Italie devront présenter des mesures supplémentaires. C'est justifié car les deux pays se trouvent effectivement dans un processus de réformes", a déclaré Angela Merkel au quotidien conservateur, selon des extraits diffusés à l'avance.

"Mais la Commission a aussi dit de façon claire que ce qui est jusqu'à présent sur la table n'est pas encore suffisant. Ce avec quoi je suis d'accord", a ajouté la chancelière conservatrice.

Réélection de Merkel à la CDU

Cet entretien est publié deux jours avant la réélection attendue d'Angela Merkel à la tête de son parti CDU, dont les militants sont extrêmement sensibles au discours de rigueur de celle qui dirige depuis neuf ans la première économie européenne.

Il y a une semaine, la Commission européenne a accordé un dernier répit à Paris et à Rome, en renvoyant au printemps son verdict sur leurs budgets 2015 mais en exigeant plus d'efforts pour améliorer leurs finances publiques, sous peine de sanctions.

Des sanctions financières pour la France?

La France et l'Italie ont un déficit ou une dette qui ne respecte pas les limites fixées et leurs projets de budget 2015 présentent donc "un risque de non-conformité" avec les règles européennes, avait souligné Bruxelles. Cela les expose à terme à des sanctions financières, un scénario encore inédit.

Irritée par les déficits publics français trop élevés, l'Allemagne a multiplié les coups de griffe contre Paris ces dernières semaines, signe de vives tensions franco-allemandes sur fond de discussions sur le budget français et de différends sur la politique économique. Berlin a pris garde de ne pas apparaître publiquement dans le débat jusqu'à présent.

A. K. avec AFP