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Après le vin, la Chine menace de taxer les berlines allemandes

Mercedes serait l'un des premiers constructeurs concernés

Mercedes serait l'un des premiers constructeurs concernés - -

Les menaces de représailles commerciales de Pékin se poursuivent. Selon les Echos du 7 juin, la Chine envisagerait de taxer les véhicules européens haut de gamme, ce qui reviendrait à frapper en premier lieu les voitures de luxe allemandes.

La Chine joue sur la corde sensible. Après avoir menacé de taxer les vins européens, suscitant entre autres les craintes des viticulteurs français, elle aurait cette fois dans le collimateur les véhicules de luxe européens, avec en premier lieu les automobiles made in Germany.

Les Echos de ce vendredi 7 juin rapporte ainsi que Pékin "menacerait désormais d’imposer des taxes douanières aux importations de voitures haut de gamme européennes. Une plainte contre les constructeurs automobiles du Vieux continent aurait ainsi été déposée auprès du ministère chinois du Commerce par des acteurs locaux".

Plus spécifiquement, cette plainte vise "les voitures dont la cylindrée dépasse ou égale deux litres", ce qui revient à cibler directement les véhicules de luxe, segment sur lesquels les marques allemandes (comme Mercedes ou Audi) sont extrêmement présentes.

Le quotidien cite des "sources européennes" pour étayer ses informations ainsi que le lobby automobile européen, l'ACEA. "Nous pouvons confirmer qu’une plainte a été déposée en Chine. Mais nous ne sommes qu’à un stade très préliminaire de la procédure, ce qui ne veut pas dire qu’au final des droits de douane seront imposés aux Européens", explique ce dernier.

Mettre la pression sur Berlin?

Evidemment, cette procédure apparait comme une nouvelle mesure de riposte, après que Bruxelles a décidé de son côté de taxer les importations de panneaux solaires chinois, dans le but de casser la concurrence déloyale des producteurs asiatiques, soupçonnés d'être subventionnés pour casser les prix.

La Chine s'en est tout d'abord pris au vin français, ce qui avait suscité l'émoi de l'exécutif hexagonal, François Hollande promettant, mercredi 5 juin, d'agir au niveau européen. "Le premier coup, c’était pour François Hollande, maintenant c’est pour Angela Merkel", résume un proche du dossier cité par Les Echos.

Pour la chancelière allemande, les craintes sont confirmées. A de nombreuses reprises, Berlin a fait savoir son désaccord avec les autres pays, en prenant du recul avec les positions bruxelloises. Le gouvernement allemand estimait ainsi que la Commission faisait une "grave erreur" en souhaitant taxer les panneaux solaires chinois.

La question est donc de savoir si Pékin, par cette menace, poussera un peu plus l'Allemagne à donner de la voix pour empêcher la procédure en cours.

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J.M.