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Au plus mal, la Finlande ouvre le débat sur l'abandon de l'euro

De nombreuses manifestations ont lieu en Finlande contre l'austérité.

De nombreuses manifestations ont lieu en Finlande contre l'austérité. - Heikki Sokkomaa - AFP

Alors qu’une quatrième année de récession consécutive se profile, le pays éprouve les pires difficultés à se réformer. Signe des temps : les parlementaires finlandais organisera l'an prochain un débat sur une éventuelle sortie de la zone euro.

Si le contexte n’était pas aussi inquiétant, on pourrait s’amuser de voir la Finlande dans le rôle de l’arroseur arrosé. Longtemps considéré comme le bon élève de l’Europe, très critique à l’encontre de la Grèce durant la crise de la dette, le pays se trouve aujourd’hui dans une position plus qu’inconfortable.

En témoigne le nouveau recul de son produit intérieur brut (-0,8%) au troisième trimestre, faisant planer la menace d’une quatrième année de récession consécutive. Plombé par une perte de compétitivité de ses exportations, notamment à cause de sa dépendance vis-à-vis du marché russe, le pays tente bien de se réformer.

Mais les propositions de l’exécutif, consistant notamment à réduire les congés et les salaires, ont suscité une vague d’indignation dans le pays, entraînant mouvements de grève et manifestations.

Une sortie de l'euro de plus en plus évoquée

La semaine dernière, le gouvernement de coalition a d’ailleurs failli éclater, les négociations internes butant sur une ambitieuse mais très contestée réforme des dépenses de santé.

La tension est telle que le Premier ministre Juha Sipila a déjà prévenu que le pays pourrait connaître un sort similaire à la Grèce, tandis que son ministre des Finances n’a pas hésité à qualifier la Finlande de "nouvel homme malade de l’Europe".

Et alors que le chômage atteint désormais 10% de la population active, la question du maintien de la Finlande au sein de la zone euro -y compris dans les mouvances modérées- prend de plus en plus de place dans la sphère publique. Un débat sur le sujet aura d'ailleurs lieu l'année prochaine au parlement, une pétition en ce sens ayant recueilli les 50.000 signatures nécessaires.

Déjà privée de son triple A il y a un an, la Finlande va donc devoir rapidement trouver une solution, sous peine de connaître le même traitement que la Grèce.

Yann Duvert avec agences