Au Royaume-Uni les bonus pleuvent partout sauf à la City
En Grande-Bretagne, les bonus ont presque retrouvé leur niveau record d'avant la crise financière de 2008, selon les chiffres parus ce mercredi. Sauf dans le secteur financier, où ils ont largement reculé.
La crise a laissé des traces à la City. Car si les bonus versés en Grande-Bretagne sont quasiment revenus à leur pic d'avant 2008, ce n'est pas dans le secteur financier qu'ils ont progressé, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
Les bonus totaux versés dans l'ensemble de l'économie ont atteint 42,4 milliards de livres (60 milliards d'euros) sur l'exercice fiscal achevé en mars 2015, indique l'Office des statistiques nationales (ONS) britannique dans une étude. Cela représente une hausse de 2,7% sur un an et c'est seulement 0,1% de moins que le record qui avait été enregistré en 2007/2008, juste avant que la crise financière ne mette à mal les bonus.
La question des bonus est politiquement sensible au Royaume-Uni, ces gratifications versées notamment dans le secteur financier -parfois en dépit de mauvais résultats- passant mal dans l'opinion. Les autorités ont ces dernières années plus strictement encadré leur versement, accusant aussi cette forme de rémunération d'encourager la prise de risque et la vision à court terme.
Recul de 10% des bonus des traders
Mais les bonus versés dans le secteur de la finance et de l'assurance ont reculé de 9,6% sur un an, à 13,6 milliards de livres, a relevé l'ONS. C'est dans les autres secteurs d'activité qu'ils ont progressé.
La base de comparaison pour la finance a toutefois été biaisée, a mis en garde l'ONS: les bonus des banquiers et autres courtiers sont habituellement versés lors de la "saison des bonus" entre décembre et mars. Mais en 2013, ils avaient exceptionnellement été repoussés à avril pour contourner une nouvelle législation fiscale. L'exercice 2013/14 avait ainsi été artificiellement gonflé.
C'est toujours dans la finance que le bonus moyen est le plus élevé (13.100 livres), devant le secteur pétrolier et minier (6.900 livres). Le secteur de la santé et du travail social est le plus mal loti, avec un chiffre proche de zéro.