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Barack Obama veut relever les salaires

Barack Obama réclame une augmentation des salaires au Congrès et se dit prêt à passer en force.

Barack Obama réclame une augmentation des salaires au Congrès et se dit prêt à passer en force. - -

Le président américain a prononcé, mardi 28 janvier, son traditionnel discours sur l'état de l'Union. Cette année, il a annoncé une augmentation du salaire des fonctionnaires par décret, suivant la tendance dans les économies matures.

Un discours vigoureux pour dénoncer l'accroissement des inégalités aux Etats-Unis. C'est une tirade bien ancrée à gauche qu'a prononcée le président américain, mardi 28 janvier, pour son traditionnel discours sur l'état de l'Union, devant la Chambre des représentants et le Sénat réunis.

A l'occasion de ce rendez-vous politique annuel, Barack Obama a regretté que depuis quatre ans et la fin de la crise, les profits des entreprises et la Bourse ont rarement été aussi hauts, les riches sont de plus en plus riches, mais les inégalités se creusent.

Le salaire moyen n'a presque pas augmenté, l'ascenseur social ne fonctionne plus et trop d'Américains travaillant pourtant à plein temps sont obligés d'élever leur famille dans la pauvreté, s'est ému le chef de l'exécutif américain.

Barack Obama a indiqué vouloir "renverser la tendance". Il a réclamé au Congrès d'augmenter le salaire minimum fédéral, en le portant de 7,25 dollars de l'heure (son niveau depuis 2009) à 10,10 dollars, soit une hausse de 40%.

Un passage en force sans solliciter le Congrès

Il avait déjà formulé une telle demande l'année dernière, mais se contentait à l'époque de préconiser un minimum horaire de 9 dollars, soit 6,60 euros.

Il sait qu'une fois encore, le Congrès contrôlé par les républicains ne pliera pas. C'est pourquoi il a assuré qu'il légiférerait par décret dans les prochaines semaines, pour réévaluer le traitement des employés des sous-traitants de l'Etat fédéral.

"Si vous cuisinez pour nos troupes, si vous lavez leur vaisselle, vous ne devriez pas être contraints de vivre dans la pauvreté", a lancé le président.

La mesure ne concernera que quelques dizaines de milliers de salariés. Mais le chef de l'exécutif américain a exhorté le Congrès à étendre cette mesure à tous les employés. "Donnez une augmentation à l'Amérique!", s'est-il écrié.

Les économies matures se prononcent les unes après les autres pour l'instauration ou l'augmentation du salaire minimum ces derniers mois, même les plus libérales. Après le Japon, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, c'est maintenant aux Etats-Unis de le considérer comme un ingrédient essentiel de la reprise économique.

Jean-Bernard Cadier correspondant à New York et BFMbusiness.com