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Bouteflika impose une cure d’austérité aux Algériens

Abdelaziz Bouteflika, le président algérien.

Abdelaziz Bouteflika, le président algérien. - Alain Jocard - AFP

La loi de finances pour 2017 crée et augmente de nombreuses taxes. De quoi accentuer la baisse du pouvoir d’achat des ménages algériens.

Le "coup de grâce du gouvernement". Voilà comment le journal francophone El Watan perçoit les dernières orientations budgétaires de l'exécutif algérien adoptées par l’Assemblée populaire nationale.

En cause: les nombreuses augmentations de taxes décidées par le gouvernement, pour faire face à une situation budgétaire extrêmement compliquée. Toujours pénalisé par la chute des prix du pétrole, la troisième économie d'Afrique devrait en effet accuser un déficit estimé à 25 milliards de dollars, comme en 2015.

Et l’avenir s’annonce plutôt sombre pour le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika: chômage en hausse, balance commerciale déficitaire (pour la première fois depuis plus de 20 ans), chute de la valeur du dinar, et suppression probable d’un grand nombre de postes de fonctionnaires, faisant planer le risque d’un conflit social.

Hausse de la TVA

Pour l’instant, l'exécutif algérien semble vouloir se contenter de combler les brèches. C’est ainsi que pour contrer la baisse des rentrées fiscales, la taxe sur les produits pétroliers va augmenter pour la deuxième année consécutive. Le tout alors que les Algériens ont vu le prix de l’essence augmenter de 40% depuis le 1er janvier.

Outre les automobilistes, les fumeurs seront également mis à contribution. Le paquet de cigarettes va passer en moyenne de 270 à 310 dinars (2,63 euros au cours officiel), écrit El Watan. En outre, la taxe sur les boissons alcoolisées va augmenter de 10%.

Mais c’est surtout la hausse de la TVA qui cristallise le plus de tensions dans la population. Son taux unique va en effet passer de 17% à 19%, dès l’an prochain. Un véritable coup dur pour le pouvoir d’achat des Algériens, qui s’apprêtent à vivre des lendemains difficiles.

D’autant que le gouvernement s'apprêterait à engager des réformes structurelles, afin de libérer le pays de sa dépendance aux hydrocarbures. Et que celles-ci seront, à coup sûr, encore plus douloureuses.

Yann Duvert