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Brexit: les patrons britanniques peinent à recruter

Depuis le vote pour le Brexit, les Européens sont moins nombreux à s'exiler au Royaume-Uni, et plus nombreux à quitter le pays. Avec des conséquences sur le recrutement.

Les patrons britanniques peinent à pourvoir les postes vacants au sein de leurs entreprises du fait d'un ralentissement de l'arrivée de travailleurs en provenance de l'Union européenne depuis le Brexit, indique une étude publiée lundi.

L'enquête de l'institut économique Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD), menée auprès de plus de 1.000 entreprises, souligne que la croissance de l'arrivée de ressortissants européens a ralenti de près de moitié au quatrième trimestre 2016, avec 30.000 arrivées enregistrées.

Des Européens qui démissionnent 

"Les données suggèrent que la baisse du nombre de ressortissants européens (venant travailler au Royaume-Uni, NDLR) pourrait accentuer les difficultés de recrutement cette année", écrit le CIPD dans son rapport sur l'état du marché du travail britannique.

Plus d'un quart des entreprises interrogées estiment que les Européens envisagent de quitter leur emploi et/ou le Royaume-Uni cette année. Selon l'institut, quelque 2,26 millions de citoyens de l'UE travaillent actuellement au Royaume-Uni.

L'incertitude comme premier facteur

Le nombre d'emplois vacants au Royaume-Uni est déjà supérieur aux niveaux moyens, et l'étude souligne que le ralentissement observé ces derniers mois pourrait avoir un impact marqué sur les secteurs ayant recours à une main d'oeuvre peu diplômée, comme la vente, l'hôtellerie et la restauration, et qui emploient de nombreux ressortissants européens.

La Première ministre britannique Theresa May, qui a promis de lancer les négociations de sortie du Royaume-Uni de l'UE avant mars, a jusqu'ici répété qu'elle souhaitait garantir les droits des quelque 3 millions de citoyens installés outre-Manche si ceux des 1,2 million d'expatriés britanniques vivant dans l'UE l'étaient aussi. Mais l'incertitude sur les termes du futur accord entre Londres et Bruxelles conduit certains ressortissants européens à envisager un retour en Europe continentale.

N.G. avec AFP