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Brexit: pour Hollande "la victoire ce sera au référendum"

Dans la nuit de vendredi à samedi, le président français est revenu sur l'accord européen pour éviter une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. S'il s'est réjoui qu'il n'y ait pas eu de dérogations aux règles, il n'a pas cédé pour autant au triomphalisme.

Pour François Hollande l'essentiel est sauf. Dans la nuit de vendredi 19 au samedi 20 février, le président de la République est revenu sur l'accord européen devant permettre à David Cameron de faire campagne pour le "oui" lors du référendum de juin prochain sur la question de l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'Union européenne.

Et le chef de l'État français s'est félicité que cet accord n'ait pas créé de réelle entorse aux règles européennes. "Aujourd'hui, le Royaume-Uni a une place particulière en Europe, il l'a toujours eue: il n'est pas dans Schengen, il n'est pas dans la zone euro, il n'adhère pas à la Charte des droits - mais il n'y a pas eu de dérogation aux règles du marché unique, il n'y a pas de révision prévue des traités et de droit de veto du Royaume uni sur la zone euro, ce qui pour la France était très important", a énuméré François Hollande lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen.

L'égalité des places financières

De fait, les dispositions adoptées vendredi ne donneront pas lieu à une révision immédiate des traités mais elles pourront être intégrées "lorsqu'il y aura, un jour, un processus de révision des traités", a-t-il ensuite précisé. François Hollande a souligné un autre point "très important" répondant aux exigences de la France: le fait que le Premier ministre David Cameron a "accepté l'égalité entre les places financières".

"Je ne voulais pas qu'il puisse y avoir des règles différentes pour la place financière de Londres par rapport aux autres places de l'Union européenne (...) que ce soit les mêmes règles qui s'appliquent avec les mêmes supervisions, avec les mêmes organes, les mêmes autorités pour en vérifier l'application et que rien ne puisse contrarier le développement de nouvelles règles avec les mêmes organes, les mêmes autorités", a fait valoir le président français.

"Il n'y a pas eu de victoire des uns contre les autres ce soir"

Selon lui, avec le compromis approuvé au terme d'un sommet marathon, les 28 ont permis que "le Royaume-Uni puisse prendre sa décision en toute connaissance de cause. Tout est fait pour que le Royaume-Uni puisse rester dans l'Union européenne sans gêner la marche vers l'avenir de l'Europe".

"Si les Britanniques votent oui (au référendum), nous continuerons à avancer dans bien des domaines", mais "s'ils disaient non", il faudrait "de toute manière que l'Europe se prépare à avancer, à avancer encore" en se donnant "des projets précis, mobilisateurs".

"La victoire, ce sera au (référendum) du mois de juin pour savoir si les Britanniques veulent rester ou pas dans l'Union", a insisté le président français estimant qu'"il n'y a pas eu de victoire des uns contre les autres ce soir". "Il ne faut pas donner le sentiment que l'Europe c'est un self-service où l'on vient prendre ce que l'on veut", a-t-il lancé à l'adresse de David Cameron.

Quant à l'ambiance du sommet, François Hollande a jugé que "ce n'était pas un conseil européen passionné, c'était un conseil européen qui a pris du temps"...

J.M. avec AFP