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Budget: Bruxelles pourrait accorder un sursis à la France

L'exécutif européen accorderait un sursis de quatre mois à Paris

L'exécutif européen accorderait un sursis de quatre mois à Paris - Georges Gobet - AFP

La Commission européenne s'est donnée encore quelques jours pour rendre son avis sur le projet de budget français pour 2015. Elle pourrait même accorder quatre mois supplémentaires à la France pour faire ses preuves, rapporte le Figaro ce lundi 24 novembre.

La Commission européenne avance en terrain miné. Ce lundi 24 novembre, l'exécutif bruxellois était censé rendre son avis définitif sur les différents projets de budget des Etats membres.

Tous les regards sont portés sur la copie française, Paris ayant unilatéralement décidé de reporter à 2017 son engagement de réduire le déficit public sous les 3%.

Mais Bruxelles a finalement décidé de se donner encore du temps pour livrer son verdict. Une porte-parole de la Commission européenne a ainsi indiqué ce lundi que "l'évaluation des budgets nationaux" sera finalement communiquée vendredi prochain. 

L'exécutif européen serait même sur le point de donner un sursis exceptionnel de quatre mois à Paris, rapporte le Figaro. Le temps pour le gouvernement français d'avancer sur plusieurs réformes de nature à convaincre la Commission de lui accorder un nouveau délai pour ramener son déficit.

Un "avis très critique" vendredi 

Tel serait le cas du projet de loi pour l'activité d'Emmanuel Macron qui porte en lui de nombreuses réformes dont celle des professions réglementées ou encore du travail dominical.

Ainsi la Commission européenne se contenterait finalement de donner un avis "très critique" vendredi prochain sans déclencher la procédure pouvant amener à sanctionner Paris, explique le Figaro.

Le débat autour du Budget français se montre en tout cas de plus en plus épineux. Le prochain Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) prévu le 1er décembre prochain a ainsi été annulé, explique le quotidien économique allemand Handelsblatt.

En cause justement les débats autour du texte budgétaire français qui amènerait Bruxelles à ne pas livrer son avis cette semaine.

La France "un pays déficitaire récidiviste"

La tension autour de la question était palpable la semaine dernière.Le commissaire européen allemand en charge du Numérique, Günter Oettinger avait jeudi dernier appelé à faire preuve de fermeté vis-à-vis de Paris. Il avait ainsi qualifié la France de "pays déficitaire récidiviste" qu'il fallait traiter avec "rigueur".

"Nous perdrions toute crédibilité si nous prolongions pour la troisième fois le délai accordé sans exiger des contreparties très concrètes et précises", ce qui avait provoqué l'ire de plusieurs dirigeants français dont le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis qui avait réclamé la démission du commissaire allemand. Le ministre des Finances Michel Sapin avait lui dénoncé des attaques "pas constructives".

J.M.