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Ce que doivent les Italiens au fisc équivaut à 38% de la dette du pays

Une foule à Venise

Une foule à Venise - Miguel Medina - AFP

Depuis 2000, les Italiens ont accumulé 817 milliards d'euros de dettes envers le fisc, selon le patron de l'agence chargée du recouvrement de l'impôt. Mais seulement 51 milliards d'euros peuvent être récupérés.

La somme est pour le moins vertigineuse. Les Italiens ont accumulé depuis l'an 2000 une dette record envers le fisc de 817 milliards d'euros. Une dette constituée à la fois de TVA jamais payées à l'Etat, de contributions à la sécurité sociale jamais acquittées et d'amendes en souffrance.

Selon Ernesto Maria Ruffini, patron d'Equitalia, l'agence chargée du recouvrement des impôts, 21 millions de contribuables italiens sont concernés. Pour plus de la moitié d'entre eux, la dette reste modeste. Elle ne dépasse pas 1.000 euros. Mais 800.000 Italiens doivent, eux, plus de 100.000 euros, a-t-il précisé jeudi devant une commission du Sénat.

Des montants difficile à récupérer

Cette montagne d'argent représente environ la moitié du PIB annuel de la péninsule et 38% de sa dette. Mais Equitalia admet n'être pas en mesure de recouvrir l'intégralité des sommes dues. "Environ 43% de ce montant est difficile de récupérer" a expliqué Ernesto Maria Ruffini, avant de préciser que "143 milliards sont dus par des sujets qui ont fait faillite, 95 par des indigents, 85 par des personnes décédées ou des entreprises désormais inexistantes et 30,4 dans des situations où la justice a suspendu le recouvrement".

Sur le montant restant, 459 milliards d'euros, l'Equitalia a déjà tenté de récupérer 348 milliards, sans succès, et 32,7 milliards sont protégés par des normes spécifiques, comme l'interdiction de saisir l'unique bien immobilier.

De cette manière, sur les 817 milliards de départ il ne reste que 51 milliards objectivement récupérables. Ernesto Maria Ruffini a ajouté cependant que son agence avait récupéré au cours des deux années 2015-2016 environ 17 milliards d'euros de dettes, soit une augmentation de 16,8% par rapport aux deux années précédentes.

J.M. avec AFP