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Ce que le Web Summit 2016 va rapporter au Portugal

L'édition 2016 du Web Summit se délocalise de Dublin à Lisbonne. (image d'illustration)

L'édition 2016 du Web Summit se délocalise de Dublin à Lisbonne. (image d'illustration) - William Murphy - Wikimedia - CC

La grand-messe du numérique, qui démarre lundi à Lisbonne, devrait rapporter plusieurs centaines de millions d'euros au Portugal.

Evènement attendu, le Web Summit rassemble chaque année les acteurs de la communauté numérique mondiale. L'édition 2016 de ce congrès surnommé "le Davos des Geek" qui s'ouvre lundi 7 novembre devrait avoir des retombées directes de 200 millions d'euros sur l'économie convalescente du Portugal, dont 50 millions pour l'hôtellerie, selon le gouvernement socialiste portugais. 

"L'impact pourrait être encore nettement supérieur, car des centaines de grands investisseurs seront présents au Portugal" a souligné auprès de l'AFP le ministre de l'Économie, Manuel Caldeira Cabral. "Ils n'apportent pas seulement de l'argent, mais aussi un savoir-faire sur l'investissement dans les entreprises technologiques. Ce qui est rare en Europe" a-t-il ajouté. 

Outre les 50 millions d'euros pour l'hôtellerie, calculés en fonction de la dépense moyenne par visiteur, un impact du même montant est attendu pour les sous-traitants de la conférence (sociétés d’évènementiel, catering, éclairage, image ...). Le secteur des transports en profitera également, dont la compagnie aérienne nationale TAP. Tout comme les restaurants et les bars de nuit, lieux de rencontres privilégiés des habitués du Web Summit.

Les sorties nocturnes comme tremplin pour les start-up

"La nuit, nous serons dans les rues de Lisbonne, avec des dizaines de milliers d'entrepreneurs qui échangent des idées et, je l'espère, concluent des affaires. C'est passionnant!", explique le patron du Web Summit, Paddy Cosgrave, un Irlandais décontracté de 33 ans.

Les sorties nocturnes peuvent parfois servir de tremplin pour les start-up. Ainsi Uber, plateforme de réservation de voitures, n'était qu'une petite entreprise californienne inconnue lorsqu'elle a participé en 2011 au Web Summit. "Au cours d'une virée dans les pubs de Dublin, son fondateur a réussi à rencontrer deux investisseurs qui ont injecté deux jours plus tard 50 millions d'euros dans l'entreprise", raconte Paddy Cosgrave.

Les hôtels situés dans l'est de la capitale, à proximité des centres de congrès où aura lieu le Web Summit, affichent complet, comme le Tivoli Oriente. "En novembre, le taux d'occupation n'est normalement que de 50%", confie le directeur des ventes de la chaîne hôtelière, Jorge Lopes. S'il reconnaît une augmentation des prix "entre 20 et 25%", la hausse des tarifs a été en moyenne de 68% dans les hôtels lisboètes, selon le site de comparateur Trivago.

"Tout le réseau hôtelier en profite, avec des réservations en hausse de 10 à 15%, car avec les accompagnants, le Web Summit représente un univers total de 100.000 personnes", assure José Manuel Esteves, directeur général de l'Association portugaise de l'hôtellerie.

Des visiteurs venus de toute la planète 

Plus de 53.000 participants et 15.000 entreprises de 165 pays seront présents jusqu'au jeudi 10 novembre dans la capitale portugaise, nouvelle ville hôte de cette conférence organisée auparavant pendant cinq ans à Dublin (Irlande). 

"Le Portugal a beaucoup développé ces dernières années sa capacité à organiser des événements, comme l'Exposition universelle en 1998, l'Euro de football en 2004 ou encore les festivals d'été", a fait valoir Manuel Caldeira Cabral. Quant aux start-up portugaises, qui tenteront pendant quatre jours de séduire des investisseurs, "le Web Summit leur donnera une visibilité internationale qui leur permettra une expansion plus rapide".

Frappé en 2011 par une grave crise financière et économique qui a poussé des dizaines de milliers de jeunes diplômés à émigrer, le Portugal est sorti de la récession en 2014, mais la reprise reste encore fragile. Selon le ministre, accueillir le Web Summit devrait contribuer à "freiner l'émigration, voire inciter au retour de jeunes qualifiés, installés en Angleterre, France et Allemagne".

A.M. avec AFP