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Ceta: le Premier ministre belge dénonce la "radicalisation" de la Wallonie

Charles Michel craint que la situation ne s'enlise.

Charles Michel craint que la situation ne s'enlise. - Emmanuel Dunand - AFP

Arrivé au sommet européen de Bruxelles, Charles Michels a indiqué ne pas être rassuré par l'évolution de la situation, le traité de libre-échange avec le Canada étant toujours bloqué par la Wallonie.

Le Premier ministre belge n'est "pas rassuré" sur les chances que l'UE puisse approuver lors du sommet de Bruxelles le traité Ceta avec le Canada, toujours bloqué par la Wallonie.

"On a passé la nuit à tenter de trouver des formules, des solutions. J'ai moi-même eu un contact avec Justin Trudeau, afin de voir quelles étaient encore les capacités de prendre en compte les préoccupations exprimées", a déclaré à la presse, Charles Michel, à son arrivée, ce vendredi, au sommet européen à Bruxelles. "Je ne suis pas rassuré parce que j'ai le sentiment qu'il y a une radicalisation des positions du côté du gouvernement wallon", a-t-il ajouté.

"Sortir par le haut"

"Nous sommes proches de l'heure de vérité, dans les heures qui viennent nous aurons de la clarté (...) Je veux sortir de cela par le haut mais je ne suis pas totalement rassuré pour vous dire franchement", a-t-il dit.

Au second jour d'un sommet à Bruxelles, les 28 dirigeants de l'UE, étaient suspendu à la décision de la Wallonie, la région francophone du sud de la Belgique, qui refuse toujours d'approuver le Traité de libre-échange avec le Canada.

"La négociation est en cours, il n'y a pas de raison de dire que nous sommes dans l'impasse", a nuancé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, en arrivant quelques minutes plus tard au sommet.

"Je n'ai pas de message particulier à faire parvenir à la Belgique. Je ne me lance pas dans la psychologie des autres. Les représentants de la Commission, du gouvernement wallon et la ministre canadienne (Chrystia Freeland) se sont réunis à Namur, les négociations sont en train de se dérouler normalement", a ajouté Jean-Claude Juncker.

Le Parlement de la Wallonie devait se réunir vendredi matin à Namur, la capitale de la région de 3,6 millions d'habitants, pour examiner l'état d'avancement des négociations.

Jeudi, le président du Conseil européen, Donald Tusk, chef d'orchestre du sommet européen, avait mis la pression sur la Belgique. "Je crains que le Ceta ne puisse être notre dernier accord de libre-échange", avait-il lancé, estimant qu'un échec du Ceta compromettrait à l'avenir tout accord commercial avec des pays tiers.

J.M. avec AFP