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La Chine et le Japon en marche vers une guerre économique ?

Des manifestations anti-japonaises ont tourné à l'émeute ce week-end en Chine

Des manifestations anti-japonaises ont tourné à l'émeute ce week-end en Chine - -

Ce lundi 17 septembre, les géants japonais de l’électronique Canon et Panasonic ont annoncé suspendre leurs opérations en Chine. Première conséquence économique de la dégradation des relations des deux nations.

Les tensions restent très vives, ce 17 septembre, entre le Japon et la Chine. Des manifestations anti-japonaises ont eu lieu tout le week-end en Chine, en raison de la nationalisation par Tokyo d'un archipel revendiqué par les deux pays. Et les affrontements sont en train de se déplacer sur le terrain de l'économie.

Un supermarché japonais mis à sac; un concessionnaire Toyota endommagé; le restaurant japonais d'un grand hôtel pris d'assaut par des manifestants en colère : les entreprises nipponnes présentes en Chine ne sont pas à la fête.

Le géant de l'électronique Panasonic a dû fermer provisoirement plusieurs de ses usines après un incendie. De son côté, le spécialiste des appareils photos, Canon, a fermé trois de ses quatre plus gros sites de production chinois, pour protéger ses salariés.

La presse officielle chinoise évoque des représailles économiques

Au-delà, se dessine un possible affrontement économique à l'échelle des deux pays. C'est en tout cas ce qu'insinue le Quotidien du peuple, un journal très proche du pouvoir. 

"Le Japon n'est pas immunisé contre des mesures économiques chinoises", souligne un éditorial. La Chine est, en effet, le premier partenaire commercial de Tokyo. Ce même éditorial menace le Japon d'un "retour 20 ans en arrière" en cas de sanctions économiques. "Si le Japon continue ses provocations, la Chine mènera bataille".

Le titre de l'encadré ici

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L’origine de la discorde entre Tokyo et Pékin

Le Japon a annoncé la semaine dernière avoir acheté à l'un de ses ressortissant un groupe d’îles que la Chine affirme lui appartenir. C’est ce qui a mis le feu aux poudres.

Cet archipel est au cœur d’un contentieux territorial entre les deux pays depuis les années 1960. Le Japon, qui en détient le contrôle, appelle ces îles situées en Mer de Chine orientale les Senkaku. Ce nom apparait également dans les traités internationaux. Pékin, qui en demande la restitution, les nomme les Diaoyu.

Aucun des deux géants asiatiques n’est enclin à renoncer à cet archipel dont les eaux pullulent de poissons et dont les fonds marins sont riches en gaz.

Anthony Morel et BFMbusiness.com