BFM Business
Economie et Social

Comment la Grèce racle les fonds de tiroir

Le gouvernement grec peine à sortir la tête de l'eau.

Le gouvernement grec peine à sortir la tête de l'eau. - Louisa Gouliamis - AFP

Le gouvernement Tsipras va rendre obligatoire le transfert des fonds des organismes publics à l’Etat. Le tout afin de couvrir des besoins urgents, notamment les salaires des fonctionnaires.

Les finances grecques sont toujours sur un fil. Le gouvernement dirigé par Alexis Tsipras a indiqué avoir publié lundi un décret rendant obligatoire le transfert des réserves de fonds des organismes publics et autorités locales à la Banque centrale du pays, pour faire face aux difficultés financières de l'Etat.

Avec cet acte, qui doit être validé en procédure d'urgence par le Parlement, le gouvernement souhaite couvrir "les besoins d'urgence de l'Etat, qui s'élèvent à trois milliards d'euros pour les 15 prochains jours", stipule le texte du décret. Ces besoins "urgents" sont détaillés dans le même texte: "1,1 milliard d'euros de salaires, 850 millions pour les caisses d'assurance sociale, 200 millions d'euros d'intérêts sur des emprunts et, le 12 mai, 746 millions à rembourser au FMI".

Pas une première

Le gouvernement d'Alexis Tsipras avait lancé depuis le mois de mars un appel aux réserves financières des organismes publics sur la base du volontariat. Certains, comme l'organisme public de l'Emploi (OAED) et la région d'Athènes, avaient procédé au transfert de plusieurs dizaines de millions d'euros. Cette opération devient désormais obligatoire pour tous, autorités locales comprises, et l'argent viré à la banque de Grèce "sur un compte spécial" pourra, "si besoin", être investi dans des titres repos. Les organismes de sécurité sociale ne sont pas concernés par cette obligation, précise le gouvernement.

Tant qu'ils restent sur le compte de la banque de Grèce, ces fonds sont rémunérés "à 2,5% contre 1% dans une banque commerciale", précise le gouvernement, ajoutant qu'ils restent à la disposition de leurs détenteurs à tout moment et sont garantis en cas de perte de capital.

Le précédent gouvernement droite-socialiste avait lui aussi eu recours aux fonds de certains organismes, sans imposer de transfert, pour se donner plus de marges financières dans la crise économique de longue durée que la Grèce traverse.

Y.D. avec AFP