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Commerce: avec les Chinois, la politesse ne suffit pas!

"Nous sommes la plus grosse économie du monde, trois fois la taille de la Chine, mais nous ne le réalisons pas toujours", rappelle Karel de Gucht à Pékin.

"Nous sommes la plus grosse économie du monde, trois fois la taille de la Chine, mais nous ne le réalisons pas toujours", rappelle Karel de Gucht à Pékin. - -

"Etre simplement poli" ne permettra pas d'obtenir quoi que ce soit des Chinois en matière de commerce, a déclaré depuis Pékin le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht, ce vendredi 22 novembre.

Rien ne peut "être obtenu en étant simplement poli" face à la Chine. C'est ce qu'a déclaré, vendredi 22 novembre, le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht. Depuis Pékin, au lendemain d'un sommet Chine-Union européenne, il a appelé à défendre avec détermination nos intérêts commerciaux. Des propos que pourra méditer Pierre Moscovici qui sera à Pekin les 25 et 26 novembre pour la première réunion du Dialogue économique franco-chinois.

"Je ne crois pas que vous obteniez quoi que ce soit des Chinois en faisant seulement preuve de politesse. Je n'y crois absolument pas, et d'ailleurs, eux non plus n'obtiennent rien de nous en étant seulement polis", a-t-il insisté. "Nous défendons nos intérêts et eux les leurs. Ce n'est pas une solution que de garder le silence quand il y a un problème", a-t-il continué face à la presse.

Ces déclarations du commissaire européen sont à lier aux différends commerciaux qui ont récemment émaillé les relations sino-européennes.

Il y a notamment eu l'interdiction, aujourd'hui levée après accord, d'importer des panneaux solaires chinois soupçonnés d'être largement subventionnés. Et la contre-attaque de Pékin, qui a lancé une enquête anti-dumping sur les vins européens. Ou encore d'autres dossiers, en suspens actuellement, sur l'importation de terres rares dont la Chine est le principal producteur.

Nous ne devons pas être honteux de défendre nos intérêts

"Imaginez que nous eussions cédé sur le solaire, vous croyez vraiment que nous aurions été récompensés par un traitement de faveur dans le dossier du vin?", s'est interrogé Karel de Gucht ce vendredi.

"Nous sommes la plus grosse économie du monde, trois fois la taille de la Chine, mais nous ne le réalisons pas toujours. Nous avons le devoir de défendre nos intérêts, et nous ne devons pas être constamment honteux de le faire", a-t-il assuré.

Un mantra qui devrait s'appliquer pour tous les partenaires commerciaux de l'UE, pas seulement la Chine dont Karel de Gucht nie faire un "cas particulier". Au contraire, "nous devons garder la tête froide, avec respect, face aux Chinois", a-t-il ajouté.

La Chine et l'Union travaillent en ce moment à un accord qui doit leur assurer un meilleur accès réciproque à leurs marchés. Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a annoncé, jeudi 21 novembre, que l'objectif était d'"accroître les échanges commerciaux jusqu'à 1.000 milliards de dollars d'ici 2020", contre 546 milliards de dollars en 2012, selon les douanes chinoises. Le commissaire De Gucht a répondu qu'il ne s'agissait pas là d'un objectif commun, jugeant ce montant "considérable".

N.G. avec AFP