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Le commerce extérieur chinois rassure

La Chine fait actuellement face à un ralentissement de sa croissance.

La Chine fait actuellement face à un ralentissement de sa croissance. - -

Pékin a publié un excédent commercial en baisse de 29,6% pour le mois de juillet, ce jeudi 8 août. Paradoxalement, cette chute constitue une bonne nouvelle, en raison d'une hausse conjointe des exportations et des importations chinoises.

C'est un paradoxe. L'excédent commercial chinois, publié ce jeudi 8 août par les douanes du pays, affiche une baisse de 29,6% sur un an au mois de juillet. Pourtant il s'agit d'une bonne nouvelle. En témoigne l'ouverture dans le vert du CAC40 (+0,35%), clairement porté par cet indicateur, ce jeudi matin.

Car derrière cette baisse de l'excédent commercial se cachent plusieurs signaux positifs. Tout d'abord, les exportations de la Chine, considérées comme un baromètre du commerce mondiale, sont reparties à la hausse (+5,1%). Ces exportations ralentissaient depuis plusieurs mois. Elles avaient, par exemple, chuté de 3% en juin.

"Une progression de 5% (sur un an des exportations) est raisonnable, mais cela reste un taux bien plus faible que ceux auxquels on était habitué les années précédentes", tempère toutefois Yao Wei, analyste de Société Générale, cité par l'AFP. "Bien que la demande étrangère ait cessé de se contracter, elle ne s'est pas non plus solidement rétablie", poursuit-il.

Forte hausse des importations

Ensuite les importations ont fortement augmenté (+10,4%), expliquant la baisse de l'excédent commercial. "Dans la mesure où les importations chinoises sont souvent réexportées, cela peut être considéré comme un signe démontrant la force de l'économie mondiale", a estimé Paul Donovan, économiste chez UBS, qui appelle toutefois à la vigilance sur la crédibilité de ces chiffres.

Par ailleurs, la hausse de ces importations peut être perçue comme un premier signe de réussite pour le gouvernement chinois. Celui-ci cherche actuellement à transformer le modèle économique du pays, pour le rendre plus dépendant de la demande intérieure.

Et ce chiffre est d'autant plus réconfortant que la Chine voit actuellement sa croissance ralentir (7,5% au deuxième trimestre). En juin, les importations s'étaient, au contraire, repliées de 0,7%, pénalisées par une conjoncture mondiale dégradée.

Reste à savoir si ces relatifs bons chiffres marquent une simple pause ou un véritable revirement de tendance. Pour Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis AM, interviewé par BFM Business ce jeudi "nous ne sommes plus dans une période où l'on peut s'attendre à des progressions spectaculaires d'importations ou d'exportations".

Julien Marion