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Pour ou contre la taxe sur les comptes bancaires à Chypre

La taxe sur les comptes bancaires à Chypre a donné lieu à un match à distance des éditorialistes sur BFM Business

La taxe sur les comptes bancaires à Chypre a donné lieu à un match à distance des éditorialistes sur BFM Business - -

La taxation des dépôts des banques chypriotes fait débat ce lundi 18 mars. Au sein même de la rédaction de BFM Business, les avis des éditorialistes Nicolas Doze et Marc Fiorentino divergent.

La mesure est unique en son genre. Nicosie a décidé, en accord avec les dirigeants européens, samedi 16 mars, de taxer les dépôts bancaires jusqu’à près de 10% de leur valeur pour se renflouer.

Sur BFM Business ce lundi 18 mars, cette décision a suscité le débat. Il y a d’un côté ceux qui y voient un précédent dangereux. Et de l’autre ceux qui trouvent cette solution originale et juste. Nicolas Doze et Marc Fiorentino sont tous deux éditorialistes sur BFM Business. Et ils ne sont pas du tout d’accord.

LE CONTRE

Pour le présentateur de l'émission les "Experts", c’est du "racket en bande organisée" ! Nicolas Doze parle de "nouveau signe noir" puisque, une fois de plus, en zone euro, "quelque chose d’impensable, quelque chose qui ne devait jamais se produire, s’est finalement produit".

Cette affaire va avoir des répercussions bien au-delà du simple cas chypriote. L’union bancaire, que prépare actuellement l’Europe, en voit sa crédibilité entamée alors même qu’elle n’est pas encore mise en place.

Le seul mérite que notre éditorialiste reconnaît à cette ponction sur les comptes bancaires est qu’elle est "un vol transparent". Le message, résume-t-il, est : "vous aviez mille euros sur votre compte, il vous en reste 932, estimez-vous heureux !".

LE POUR

Pour Marc Fiorentino, en revanche, ce dispositif sans précédent est "un bon deal". Il y voit des signes "très positifs" : "la zone euro en a ras le bol des pays qu’elle n’aurait jamais dû accueillir dans son sein et qui la mette en danger". Chypre, rappelle-t-il, c’est 0,2% du PIB européen, et "il va encore falloir leur prêter 10 milliards d’euros". Il y voit un appel à faire respecter les règles à l’avenir.

"Dans des pays sans structure de collecte comme Chypre ou la Grèce, il ne sert à rien d’augmenter des impôts qui ne seront jamais payés", assure le journaliste de Mon Financier. Ici, le prélèvement "à la source" sera payé.

Enfin, c’est pour lui le moyen d’épargner le plus possible les chypriotes, et de taxer surtout les investisseurs étrangers, les Russes en particulier, qui placent leur argent sur l’île pour bénéficier de sa fiscalité avantageuse. Marc Fiorentino n’a qu’un seul regret "qu’on ait pas fait cela en Grèce " !

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N.G. et BFM Business