BFM Business
International

Corruption: des entreprises françaises pointées du doigt

Transparency International pointe les lacunes dans la lutte contre la corruption de certaines entreprises exportatrices.

Transparency International pointe les lacunes dans la lutte contre la corruption de certaines entreprises exportatrices. - -

L'ONG Transparency international vient de publier son rapport annuel sur la corruption dans le monde. La France est classée 22ème sur 177 au classement mondial. Certaines entreprises sont dans le collimateur

Il y a encore du travail à faire pour lutter contre la corruption en France. L'Hexagone est classé 22ème sur 177 au palmarès mondial de Transparency international publié ce mardi 3 décembre, derrière le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas et les pays scandinaves.

Selon l'indice de la perception de la corruption, les partis politiques, les entreprises et les médias sont sur le podium des institutions les plus corrompues aux yeux des Français. Concernant le monde économique, l'ONG pointe tout particulièrement un défaut d'encadrement des lobbies et le manque d'intégrité de certaines entreprises exportatrices.

Le gendarme de la corruption évoque ainsi des "règles établies pour réglementer le lobbying politique et mettre en œuvre des codes de déontologie" qu'il juge insatisfaisantes, ainsi que le "sérieux manque de transparence sur le travail conjoint des députés et des lobbyistes".

Une opacité qui indique, selon l'association, "que l'influence des lobbyistes sur le processus législatif n'est pas claire". Et "aucune ligne directrice n'a été adoptée pour encadrer les relations des parlementaires avec les lobbyistes", regrette-t-elle.

Manque de lutte contre les entreprises corrompues

L'ONG mentionne ensuite ses préoccupations quant à la poursuite effective des entreprises officiant à l'international et soupçonnées de corruption. Elle précise ainsi que depuis l'entrée en vigueur en France de la convention anti-corruption de l'OCDE il y a dix ans, seuls 24 enquêtes ont été ouvertes dans le pays.

Les causes selon elle: les "limites de compétences pour lutter contre les crimes commis à l'étranger", "la faiblesse des mécanismes pour tenir les maison-mères responsables des actes de corruption commis par leurs filiales".

Pour améliorer l'intégrité dans le secteur privé, Transparency international estime que "les entreprises devraient adopter et promouvoir des programmes anti-corruption et veiller à leur mise en œuvre effective". Au niveau de l'Etat, "la France devrait notamment prévoir des peines plus sévères pour aider à prévenir contre la corruption".

Méthode: Pour réaliser son enquête annuelle, l'organisation sonde une quinzaine de sources dont les réponses aux questions posées sont transformées en note qui donne l'Indice de perception de la corruption. Parmi ces sources, on trouve notamment des organismes de notation de risque pays comme l'Economist Intelligence Unit, le Global Insight ou encore le Forum économique mondial, dont les cadres dirigeants sont interviewés par Transparency International. Ils doivent notamment dire si , selon eux "il est fréquent que les fonctionnaires demandent ou acceptent des pots-de-vin dans ce pays", ou que les "entreprises effectuent des paiements non référencés ou versent de pots-de-vin liés à des importations et exportations, l'obtention de contrats publics et de licences d’exploitation", etc.

Nina Godart