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Création du fonds commun franco-qatari

Le président de la République était en visite ce week end au Qatar

Le président de la République était en visite ce week end au Qatar - -

Un fonds de 300 millions d'euros destiné aux PME françaises a été lancé dimanche. C'est l'héritier du fonds visant les banlieues qui avait été annoncé sous Nicolas Sarkozy.

La France et le Qatar ont lancé dimanche 23 juin un fonds commun d'investissement pour les PME, une initiative qui vise à clore la polémique née de la volonté des Qataris de créer un fonds à destination des banlieues.

"Il était question d'une action pour les banlieues, c'est ce qui avait été annoncé avant mon élection", a rappelé François Hollande dimanche devant la presse lors de la visite d'un chantier de l'entreprise française Bouygues.

"J'ai dit que le mieux, c'était de créer un fonds commun d'investissement avec des capitaux venant du Qatar et des capitaux français pour aider les PME", s'est expliqué François Hollande.

Le président français a précisé que si ce nouveau fonds ne visait pas de zones géographiques ou de profils particuliers, il serait néanmoins disponibles pour les entreprises "dans nos quartiers".

"Les investissements du Qatar sont les bienvenus"

Le fonds franco-qatari de 300 millions d'euros devrait être prêt à investir dès le mois de juillet, a indiqué samedi soir à Doha le directeur général de la Caisse des dépôts, co-actionnaire de ce projet avec le fonds souverain du Qatar.

"Nous souhaitons être opérationnels dès le mois de juillet", a confié Jean-Pierre Jouyet qui accompagne François Hollande durant sa visite officielle au Qatar. "On a déjà des projets que nous avons repérés", a-t-il annoncé, précisant que les investissements seraient de 30 millions d'euros au maximum par entreprise.

"Nous ne refusons pas les investissements des Qataris en France mais nous disons qu'il y a des conditions à respecter, des domaines à faire prévaloir, des règles aussi à faire comprendre", a ajouté le président français.

"La France a intérêt a être présente ici dans cette région et à faire comprendre qu'elle peut accueillir des investissements mais je l'ai dit à certaines conditions", a-t-il insisté.

"Les investissements du Qatar sont les bienvenus, ils peuvent couvrir tous les domaines" mais c'est "à l'industrie et aux services que nous voulons donner la priorité", a précisé François Hollande plus tard dans une intervention devant un forum économique.

"Nous devons agir en réciprocité", a-t-il ajouté

22 milliards d'euros

"Vos investissements doivent être engagés en coopération avec nous. Nous devons encore améliorer notre attractivité, notre compétitivité mais nous devons être suffisamment convaincants pour que vos investissements viennent là où nous avons choisi de les accueillir", a encore souligné François Hollande.

"Confiance", "respect" et "transparence", sont les conditions pour que la relation entre les deux pays "franchisse une nouvelle étape", a aussi insisté François Hollande, à l'issue d'un entretien avec l'émir Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani au palais de ce dernier.

"Je souhaite que nous donnions plus d'ampleur à la présence de nos entreprises", en particulier dans le domaine de "l'énergie" et "le développement urbain". "Immobilier, transports, infrastructures", dans ces domaines la France a "une expertise internationalement reconnue" et en matière d'urbanisme et d'architecture "il y a une touche française, une qualité française que nous souhaitons retrouver ici", a plaidé le chef de l'Etat.

L'émirat a investi depuis 5 ans en France quelque 12 milliards d'euros et prévoit d'y engager 10 milliards supplémentaires dans les années à venir, selon l'ambassadeur du Qatar en France Mohamed Jaham al Kuwari.

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Rueters & AFP